France

Régulation des influenceurs : L’Assemblée nationale vote pour une régulation du marché

Ils se mettent d’accord pour mettre fin à la « loi de la jungle ». Les députés ont adopté à l’unanimité jeudi un texte transpartisan pour encadrer les pratiques commerciales controversées d’influenceurs sur les réseaux sociaux. A l’issue d’une séance inhabituellement consensuelle en cette période de tension autour de la réforme des retraites, les 49 députés présents ont tous voté, en première lecture, en faveur d’une meilleure régulation des influenceurs.

Certains sont de véritables stars, pouvant peser sur les comportements de consommation de millions voire de dizaines de millions d’abonnés, quand d’autres ont une audience beaucoup plus modeste. Mais tous sont pris dans des polémiques ces derniers mois. Partenariats rémunérés non explicites, exil fiscal ou accusations d’arnaques, la pression est montée pour réguler le marché, alors que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une étude accablante.

La promotion de la chirurgie esthétique désormais interdite

Meta (Facebook, Instagram) a également supprimé une série de comptes aux millions d’abonnés, dont ceux du couple Blata, visé par une action collective pour une vaste arnaque présumée. En plus de donner une définition légale aux influenceurs, le texte, soutenu par Bercy et la ministre des PME Olivia Grégoire, interdira certaines pratiques, principalement la promotion de la chirurgie esthétique.

En cas de manquement, les contrevenants encourront jusqu’à six mois de prison et 300.000 euros d’amende. A l’origine de la proposition de loi, le député Arthur Delaporte (PS) plaidait pour une interdiction plus stricte englobant des dispositifs médicaux et des compléments alimentaires, fustigeant les « pilules miracle » présentées comme substituts « à la chimiothérapie ». Il a obtenu un rappel : les influenceurs n’ont pas le droit de faire la promotion de remèdes fallacieux, qui mettraient en danger la santé des abonnés.

Les promotions de certains placements financiers à risque, notamment dans le domaine du numérique ou des cryptomonnaies, seront plus strictement encadrées. Si l’ambiance était à la coconstruction, socialistes et insoumis n’ont pas réussi à faire interdire formellement la promotion des jeux d’argent et de hasard, clé de voûte du business de certains influenceurs. Le texte doit maintenant être examiné au Sénat.