France

Paris : Transports perturbés et distribution de gaz ralentie au troisième jour de grève

Au troisième jour de la grève contre la réforme des retraites jeudi, la situation reste tendue dans les transports publics. La situation s’est toutefois nettement améliorée dans le métro parisien. Les raffineries sont, elles, toujours bloquées, et l’inquiétude pointe sur la livraison de gaz.

Nouvelle journée de galère dans les transports

Comme mercredi, la SNCF a fait rouler un tiers de ses TGV. Le groupe annonce également une légère amélioration des trains régionaux avec 40 % des trains en circulation contre un tiers la veille. Les déplacements routiers restent très compliqués en banlieue parisienne et le site Sytadin a constaté la présence de 500 km de bouchon en Ile-de-France après 9h00, en nette hausse par rapport à la normale.

De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux décrivent des trains remplis et peu nombreux. Les lignes les plus perturbées sont le RER D et la ligne R du Transilien avec 80 % de trains en moins par rapport à d’habitude. Cependant, la situation s’améliore considérablement dans le métro parisien avec un trafic normal ou quasi normal sur la moitié des lignes.

Depuis mardi et jusqu’à vendredi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler de 20 à 30 % de leurs vols au départ et à l’arrivée des grands aéroports du territoire français. Transavia, la filiale low cost d’Air France-KLM qui exploite des lignes courte et moyen-courrier, a supprimé près de 60 vols jeudi. La grève affecte les centres en route de la navigation aérienne (CRNA) gérant les appareils survolant le territoire. Cela devait provoquer des « retards de modérés à élever », supérieurs dans ce dernier cas à 45 minutes, d’après l’organisme de surveillance Eurocontrol.

Le réseau de gaz ralenti

Les quatre terminaux méthaniers français, qui reçoivent les importations de gaz naturel liquéfié (GNL), sont arrêtés, selon l’AFP. Treize sur quatorze sites de stockage sont bloqués, le dernier site restant est petit, sans salariés. « Hormis le peu d’importation et le biogaz, il n’y a plus d’entrants sur le réseau de gaz », a annoncé à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral du syndicat FNME-CGT. « Petit à petit, le réseau de gaz est en train de s’affaiblir », a-t-il indiqué, n’excluant pas « une possible pénurie de gaz », d’ici quelques jours. « La détermination est d’autant plus intacte que ce passage de l’article 7 au Sénat renforce un peu la colère », souligne Coudour.

Les expéditions de carburants bloquées

Jeudi matin, les expéditions de carburants étaient toujours bloquées à la sortie des raffineries françaises. Les blocages touchent les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, mais pas la production (sauf à Donges, à l’arrêt pour des raisons techniques). La « grève est également reconduite à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer », avec 70 % de grévistes, a constaté l’élu national de la CGT-Chimie, Eric Sellini.

Une situation qui commence à inquiéter les consommateurs qui font des stocks en prévision, accentuant les pénuries dans certaines stations. « Il n’y a pas de problème d’approvisionnement et la situation est en train de s’améliorer », malgré la reconduction des grèves, a affirmé Olivier Gantois, président de l’Ufip Energies et Mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier.

Selon les chiffres de l’Ufip, jeudi matin, seules 5 % des stations-service étaient en rupture d’au moins un carburant, avec des disparités régionales et des pointes à 15 % dans le Bassin parisien et l’ouest de la France. A Feyzin (Rhône), les syndicats FO et CGT ont proposé aux grévistes de durcir le mouvement mercredi soir en stoppant la production de cette raffinerie TotalEnergies. Des assemblées générales de salariés en grève doivent se prononcer sur cette éventualité.