France

Nice bientôt à la pointe sur la réutilisation des eaux usées avec un projet à 540 millions d’euros

C’est un chantier à 540 millions d’euros qui s’annonce. A l’ouest de Nice, tout près de son aéroport, la station d’épuration Haliotis va bénéficier d’un projet de réhabilitation et de mise à niveau pour offrir un nouveau système de traitement des eaux usées permettant notamment leur réutilisation partielle, ont annoncé jeudi la collectivité et le groupe Suez, qui a remporté le marché. Les travaux doivent démarrer l’an prochain pour une mise en service progressive entre 2025 et 2030.

La future installation de la métropole Nice Côte d’Azur, plus grand projet de France et un des plus grands en Europe selon ses initiateurs, traitera les eaux usées de 26 communes, soit six de plus qu’actuellement, et 680.000 habitants.

Selon la métropole Nice Côte d'Azur, le projet comprendra également « 4,5 hectares de biodiversité composés de 600 arbres, haies vives et garrigue »
Selon la métropole Nice Côte d’Azur, le projet comprendra également « 4,5 hectares de biodiversité composés de 600 arbres, haies vives et garrigue » – Groupe 6 / KDSL

Objectif 10 % des eaux réutilisées d’ici 2030 en France

« Elle possédera une unité industrielle de Réutilisation des Eaux Usées Traitées [Réut’] capable de recycler 5 millions de mètres cubes d’eau par an, c’est-à-dire la totalité des besoins en arrosage des espaces verts et de nettoyage des voiries de la ville de Nice », précise la métropole. Dans son plan Eau annoncé fin mars, Emmanuel Macron a fixé l’objectif de 10 % d’eaux usées réutilisées d’ici 2030. Encore marginal en France, le procédé est courant dans d’autres pays, notamment pour l’irrigation agricole.

En pointe, « Haliotis 2 » offrira des performances de traitement des eaux « supérieures aux normes sanitaires avec près de 90 % des microplastiques qui seront éliminés par la station », assure également la collectivité. Elle produira également de l’énergie liée notamment aux boues issues de l’épuration, de quoi alimenter en biométhane l’équivalent de 11.000 logements ou de 300 bus. Le potentiel calorifique de l’eau usée traitée sera en outre utilisé par le réseau de chaleur irriguant l’aéroport et le quartier du Grand Arénas.

Le projet « participera largement à atteindre l’objectif de notre Plan Climat qui vise à réduire de 55 % de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050 », se réjouit Christian Estrosi.