France

Manifestation du 1er-Mai : A Paris, près de deux tiers des gardés à vue relâchés sans poursuites

Des défenseurs des droits humains accusent ces gardes à vue d’être « préventives ». Près de deux tiers des personnes placées en garde à vue en marge de la manifestation du 1er mai, lundi à Paris, ont été relâchées sans poursuites, selon un bilan communiqué ce mercredi par le parquet de Paris.

Accusations de gardes à vue « préventives »

Selon le parquet, 46 mesures de garde à vue étaient encore en cours mercredi après prolongation, tandis que 23 gardes à vue avaient été levées afin de poursuivre les investigations sous forme d’enquêtes préliminaires. De nombreux avocats et défenseurs des droits humains dénoncent depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites des interpellations et gardes à vue « préventives ». Neuf de ces gardes à vue ont donné lieu à une ordonnance pénale, douze ont été présentés à des magistrats en vue d’audiences correctionnelles ultérieures, a aussi indiqué le parquet.

Onze personnes placées en garde à vue devaient passer en comparution immédiate. Selon une journaliste de l’AFP présente au tribunal judiciaire de Paris mercredi après-midi, une dizaine de dossiers ont été audiencés ce jour, mais le renvoi d’une grande majorité d’entre eux à une date ultérieure a été demandé, comme de droit dans ce type de procédure.

« Atteintes graves aux droits fondamentaux »

Dernier épisode en date, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot a dénoncé dans un courrier du 17 avril adressé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmaninet révélé mercredi « des atteintes graves aux droits fondamentaux » par la police lors de gardes à vue parisiennes.

Dominique Simonnot estime qu’il y a eu un « recours massif » par les forces de l’ordre à ce type de mesures, des « privations de liberté à des fins de maintien de l’ordre public ». Le 21 mars dernier, la Défenseure des droits Claire Hédon s’était elle aussi alarmée de ces interpellations. Un total de 540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, lors des manifestations du 1er mai, a dit mardi Gérald Darmanin, ajoutant que 406 policiers et gendarmes avaient été blessés sur le territoire national.