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La ministre des Sports défend la grille tarifaire des JO 2024

« Le prix le plus élevé » des billets pour les Jeux olympiques de Paris-2024 « est en effet très élevé ». C’est le moins que pouvait constater Amélie Oudéa-Castéra, capitaine Obvious d’un jour, en défendant des tickets à 2.700 euros pour la cérémonie d’ouverture des JO. « S’il y a des gens qui, parce qu’ils sont amoureux de sport (…) sont capables de mettre ces prix-là, tant mieux », insiste la ministre des Sports dans l’émission « Questions politiques » sur France Inter.

« C’est aussi ce qui permet d’avoir en entrée de gamme des prix qui, eux, sont tout à fait accessibles ». Une « accessibilité » qui coûte 90 euros, pour les billets les moins chers permettant d’assister à la cérémonie d’ouverture depuis les quais bas de la Seine, vendus en début de semaine. Au total, 100.000 places seront payantes pour cette cérémonie d’ouverture, et la jauge globale « est encore en train de s’ajuster » mais sera « grosso modo dans un étiage de 300 000 à 400 000 places » gratuites, assure la ministre.

Une finale de gymnastique ? « A partir de 630 euros »

Le prix des billets pour assister aux épreuves des Jeux olympiques fait l’objet de controverses depuis l’ouverture de la billetterie. Si « la moitié des billets proposés au grand public sont à 50 euros et moins », comme le répète Amélie Oudéa-Castéra, de nombreux internautes ont cherché en vain de tels tarifs, malgré un tirage au sort à leur avantage. Pour des sports populaires comme la natation ou l’athlétisme, certaines sessions de qualifications valaient plus de 600 euros dès la première mise en vente.

A croire que les « 10 % de billets au-dessus de 200 euros » ont été les plus mis en avant. Mais globalement, le comité d’organisation reste arc-bouté sur la défense d’une nécessité de financer les JO par le prix des billets, sans mesurer le niveau de déconnexion avec le pouvoir d’achat moyen. « Les Britanniques n’ont pas hurlé à la mort lorsqu’ils ont payé des billets entre 80 et 90 livres », s’exaspérait ainsi Nathalie Iannetta, cheffe du service des sports de Radio France, à qui les internautes ont répondu par des captures de places pour des éliminatoires en volleyball à partir de 140 euros, une finale de gymnastique à 630 euros et des demi-finales de natation à 980 euros.

La comparaison avec les JO de Londres, en 2012, est d’ailleurs un exercice périlleux pour le comité d’organisation, qui vante des « jeux populaires ». De nombreux journalistes et internautes ont ainsi comparé avec précision les deux grilles tarifaires. Constat : 1 million de billets à 24 euros à Paris, contre 2,5 millions à Londres. Les tarifs ont surtout explosé dans certaines disciplines où performent les Français, et donc plus attendus par le public tricolore. En escrime, les prix pour assister à une finale ont ainsi pris entre 150 et 187 % selon la catégorie. Le prix du billet pour la cérémonie d’ouverture le moins cher, lui, a flambé de 273 % en douze ans. De quoi expliquer la colère du public, et celle de certains athlètes, qui regrettent qu’il soit « plus facile de participer aux JO que d’y assister ».