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La mère de Nahel réagit à la libération du policier impliqué dans la mort de son fils

La mère de Nahel, tragiquement décédé le 27 juin dernier à Nanterre après un contrôle routier, a vivement réagi à la remise en liberté du policier impliqué dans la mort de son fils, appelant à une manifestation ce dimanche 19 novembre à 15 heures, sur la place Nelson Mandela, dans cette même ville des Hauts-de-Seine. Ses paroles sont alors empreintes d’émotion et de colère face à ce qu’elle qualifie d’injustice criante.

« Mon fils unique a été tué par un policier. A-t-on le droit de tuer un enfant pour un refus d’obtempérer ? Depuis quatre mois et demi, il était en détention provisoire. Après quatre demandes de remises en liberté, il est finalement relâché. Une véritable injustice », a-t-elle déclaré dans une vidéo envoyée aux médias français.

« Le 27 juin 2023, mon fils unique, Nahel, a été tué par un policier », rappelle-t-elle, les larmes aux yeux, interrogeant donc la légitimité de prendre la vie d’un adolescent pour un simple refus d’obéissance.

Remise en liberté sous conditions strictes de Florian M., le policier incriminé

Florian M., l’agent de police responsable du tir mortel sur Nahel, a donc été libéré sous contrôle judiciaire le mercredi 15 novembre dernier. Sa libération s’accompagne de restrictions draconiennes, dont l’obligation de verser une caution et des interdictions formelles décrétées par le parquet : il lui est expressément interdit d’entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, de se rendre à Nanterre et de détenir une arme.

Ainsi, les images saisissantes de l’incident, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont déclenché des émeutes nocturnes dans plusieurs villes françaises. Ces troubles ont été caractérisés par des actes de violence variés, allant du pillage au vol de véhicules de chantier, des incendies criminels de bâtiments publics jusqu’aux tirs d’armes à feu, des événements qui continuent de marquer les esprits.

Cette décision judiciaire a ravivé les tensions et renforcé le sentiment d’injustice parmi les proches de Nahel et au sein de la communauté. La mère de Nahel a martelé : « Je ne lâcherai rien pour mon fils », exprimant son indignation face à cette remise en liberté.

Le juge d’instruction a motivé cette décision en estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier, depuis le 29 juin dernier, ne semblaient plus être remplis à ce stade de l’instruction. Cette libération conditionnelle a suscité de nouvelles vagues d’émotions et de protestations.

À noter que les avocats du policier avaient déjà tenté une demande de remise en liberté en juillet dernier, rejetée par la Cour de Versailles. La mort de Nahel, d’origine algérienne survenue le 27 juin dernier dans la région de Nanterre, a été le catalyseur de plusieurs jours d’émeutes à travers la France, marquant un débat sociétal intense sur la violence policière.