France

Inflation : Près de la moitié des ménages les plus précaires sautent-ils un repas par jour ?

« Vous avez 42 % des Français les plus précaires qui ont supprimé un repas par jour », a lancé Clémentine Autain, à l’antenne de BFM TV le 17 avril. Elle était invitée pour réagir aux propos d’Emmanuel Macron qui s’est exprimé à 20 Heures en direct à la télévision. Selon la députée de la France Insoumise, les citoyens sont contraints de se restreindre, quitte à mettre leur santé en danger. En cause : la hausse des prix.

« Va-t-il falloir qu’ils en soient réduits à bouffer du rat crevé pour qu’ils arrêtent enfin de confier les clefs du pouvoir aux fossoyeurs de notre pays ? », réagissent plusieurs internautes. Pour beaucoup, c’est une statistique « choquante pour un pays comme la France qui se dit développé ». Qu’en est-il vraiment ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

La députée a même ajouté sur son compte Twitter : « Hausse des matières premières = 5 %. Hausse des prix alimentaires = 15 %. Hausse des salaires dans le secteur = 3 %. Cherchez l’erreur… »

Evidemment, Clémentine Autain n’a pas rendu visite aux 42 % des Français les plus précaires, afin de vérifier leur nombre de repas par jour. Il s’agit d’une statistique publiée par l’Ifop au début du mois d’avril. A la question : « A cause de l’inflation (ou hausse des prix), avez-vous supprimé certains repas (petits-déjeuners, goûters, dîners) ? », 42 % ont répondu oui. Dégageant ainsi une tendance depuis le début de la hausse des prix, qui est de réduire les quantités, autant que la qualité selon d’autres chiffres du sondage.

La députée insoumise mentionne les « 42 % des Français les plus précaires », car effectivement, l’institut a interrogé 1.000 personnes qui ne gagnent pas plus que le SMIC, c’est-à-dire 1.350 euros net par mois. Il ne s’agit évidemment que d’un sondage, mais qui indique tout de même une tendance.

Toujours selon ce sondage de l’Ifop, la moitié de ces personnes modestes disent réduire les portions à table, acheter moins de fruits et légumes et consommer moins de plats préparés. De son côté, l’Insee, qui s’est également penché sur la question, note une baisse de la consommation de viande, une réduction des portions, ou une recherche des petits prix.

L’Insee explique que « pour les plus modestes, le prix du panier alimentaire a par ailleurs progressé plus vite, ce qui peut être dû au poids, un peu plus important dans leurs dépenses alimentaires, des huiles et autres produits gras ». Les deux Instituts s’accordent à dire que les foyers modestes ressentent davantage l’inflation que les plus aisés, et ainsi que les modifications de consommation y sont plus marquées.