France

Inflation alimentaire : La Banque de France prévoit un pic « vers la fin du premier semestre »

Les courbes de la Banque de France reprennent des couleurs : d’après les dernières prévisions, la France devrait connaître une croissance de 0,6 % en 2023, contre 0,3 % envisagé jusqu’alors. Parmi les prévisions, la banque centrale revoit à la baisse les hausses des prix : « il y a un peu plus de croissance et un peu moins d’inflation », a résumé le chef économiste de la banque centrale, Olivier Garnier.

L’inflation alimentaire devrait elle atteindre son pic « vers la fin du premier semestre », note Matthieu Lemoine, un des auteurs des projections macroéconomiques 2023-2025 publiées lundi.

Les prix augmenteraient ensuite plus lentement, grâce à « la détente prévue sur le prix des intrants agricoles (…) et les prix internationaux des matières premières agricoles », explique l’institution. Mais « on ne prévoit pas de baisse des prix de l’alimentation à l’horizon de notre projection », c’est-à-dire 2025, avertit Matthieu Lemoine.

Ces bonnes surprises sont toutefois contrebalancées par « l’environnement financier » du pays, les taux de change et les taux d’emprunt étant moins bien orientés qu’en décembre. Même rehaussée, la prévision de croissance pour 2023 reste inférieure à celles de l’OCDE (0,7 %, relevée de 0,1 point vendredi) et du gouvernement (1 %).

Pas de spirale inflationniste en vue

Ces prévisions d’activité et d’inflation sont néanmoins dépendantes de « nombreux aléas ». « Les effets indirects de la récente volatilité bancaire et financière sont à suivre de près, comme l’ont rappelé les évènements récents provoqués par la fermeture de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis ou l’incertitude autour du Crédit Suisse », détaille-t-elle.

« Il peut y avoir des effets temporaires d’un trimestre sur l’autre », a reconnu Olivier Garnier, mais « quand on raisonne à l’horizon pluriannuel (…) ce n’est pas de nature à affecter significativement la projection ».

Ces aléas mis de côté, la Banque de France table donc sur un net regain de croissance en 2024 (1,2 % comme anticipé dans les précédentes prévisions) et en 2025 (1,7 % contre 1,8 %).

Le salaire moyen par tête, qui englobe les heures supplémentaires et les primes, devrait croître de 6 % en 2023, de 4,6 % en 2024 et de 3,7 % en 2025, sans que le pouvoir d’achat ne bondisse dans les mêmes proportions. « Cette augmentation des salaires ne devrait pas engendrer de spirale inflationniste », précise la Banque de France. En matière d’emploi, le taux de chômage connaîtrait une hausse « transitoire » en 2023 et 2024 avant de réamorcer une « décrue » dès 2025.