France

Crash du vol Rio-Paris : Airbus et Air France relaxés

Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est abîmé en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. A bord de l’A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités, dont 72 Français et 58 Brésiliens. Cet accident est le plus meurtrier de l’histoire des compagnies aériennes françaises.

A l’issue d’une procédure marathon marquée par des appréciations contradictoires de magistrats, ce jugement était très attendu des deux côtés de la barre. A la fin du procès, qui s’est déroulé du 10 octobre au 8 décembre, le parquet avait requis la relaxe des deux entreprises, estimant que leur culpabilité était « impossible à démontrer ». La justice française a suivi les réquisitions du parquet en prononçant la relaxe des deux entreprises.

Des « fautes » mais « aucun lien de causalité certain »

Près de quatorze ans après la catastrophe, le tribunal correctionnel de Paris a mis hors de cause les deux entreprises, jugeant que, si des « fautes » avaient été commises, « aucun lien de causalité certain » avec l’accident n’avait « pu être démontré ». Peu après 13h30, la vaste salle d’audience était remplie de proches des victimes, des équipes d’Air France et d’Airbus ainsi que de journalistes. A l’annonce de la relaxe, certaines parties civiles se sont levées comme stupéfaites, avant de se rasseoir, alors que la présidente continuait sa lecture dans un lourd silence.

Pour le tribunal, Airbus a commis « quatre imprudences ou négligences », notamment ne pas avoir fait remplacer le modèle des sondes Pitot dites « AA », qui semblait geler plus souvent, sur la flotte A330-A340, et le fait d’avoir fait preuve de « rétention d’information » par rapport aux compagnies. Air France a commis deux « imprudences fautives », liées aux modalités de diffusion d’une note d’information adressée à ses pilotes sur la panne des sondes. Néanmoins, selon le tribunal, sur le plan pénal, « un lien de causalité probable n’est pas suffisant pour caractériser un délit. En l’espèce, s’agissant des fautes, aucun lien de causalité certain n’a pu être démontré avec l’accident ».