France

Après les syndicats, au tour du patronat d’être reçu par Elisabeth Borne

Elisabeth Borne poursuit sa quête de reprise du dialogue social. Après les syndicats la semaine dernière, les organisations patronales sont reçues ce lundi, mais aussi mardi, à Matignon, pour parler notamment emploi des seniors ou allocations-chômage.

Le dialogue avec le Medef, la CPME et l’U2P devrait être beaucoup moins conflictuel qu’avec les syndicats de salariés qui estiment avoir été « trahis » après l’adoption de la réforme des retraites.

Le Medef « y va pour parler méthode »

« On y va pour parler méthode » et pour obtenir du gouvernement qu’il reprenne « les éventuels accords qu’on signerait » avec les syndicats, précise pour sa part le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. L’engagement a déjà été pris par le gouvernement pour l’accord sur le partage de la valeur en entreprise, signé par quatre syndicats et qui doit être transposé dans un projet de loi présenté fin mai en Conseil des ministres.

A la suite de la réforme des retraites et au rejet par le Conseil constitutionnel de ses dispositions sur le CDI seniors et l’index seniors, le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui seront reçus en fin de journée ce lundi, entendent parler de l’emploi des seniors. Au-delà du recul de l’âge de départ en retraite à 64 ans, « si on veut augmenter le taux d’activité du pays, il faut qu’on ait un taux d’emploi des seniors plus élevé », insiste Geoffroy Roux de Bézieux.

La question du passage à la retraite

Le président du Medef souhaite aussi mettre à l’agenda social la question de la transition entre le travail et la retraite « pour permettre aux gens de prendre leur retraite progressivement ». La CPME de son côté va remettre sur la table sa proposition d’exonérer de cotisations assurance-chômage les seniors.

Les deux premières organisations patronales entendent, par ailleurs, limiter la possibilité d’ouvrir un compte épargne-temps dans toutes les entreprises à la prise des jours épargnés juste avant la retraite, et non tout au long de la vie professionnelle comme cela est le cas dans certaines grandes entreprises.

Le Medef défendra aussi la dégressivité des allocations-chômage, alors que selon le numéro un de la CFE/CGC François Homeril, Elisabeth Borne envisagerait de « laisser les partenaires sociaux revenir » sur cette mesure entrée en vigueur en février.

Sur les salaires, Geoffroy Roux de Bézieux estime que « les entreprises privées ont fait le job » avec un salaire moyen par tête en hausse de 5,8 % selon l’Urssaf, contrairement à l’Etat-employeur chez lequel la hausse est « autour de 2 % ». Mais il est prêt à parler du problème de la faible progression des salaires nets entre un et deux Smic, alors que selon certaines études, « entre 60 % et 70 % des augmentations de salaire ne se retrouvent pas en net », en raison notamment de la disparition de la prime d’activité.

L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans et professions libérales, sera par ailleurs reçue mardi par Elisabeth Borne.