France

A Lyon, des opposants à Erdogan frappés lors du vote pour la présidentielle

A quelques jours de l’élection présidentielle en Turquie, plusieurs membres turcs du parti d’opposition YSP, vivant en région lyonnaise, ont indiqué ce jeudi avoir déposé plainte après avoir été « agressés », lors du vote à distance réservé aux ressortissants étrangers. Quatre personnes, au moins, auraient été victimes de violences, mardi soir, devant le bureau de Décines. Une enquête « est en cours », indique la police auprès de l’AFP, confirmant avoir enregistré trois plaintes.

Selon le YSP (Yesil Sol Parti, Parti de la gauche verte), un « groupe d’ultranationalistes s’en est pris aux assesseurs et représentants » du parti en les « attaquant à la sortie du bureau de vote » vers 22 heures.

Coups portés à la tête et dans le dos

Tuna Altinel, enseignant-chercheur de l’université Lyon-1 qui avait été retenu deux ans dans son pays natal, fait partie des victimes. Dans un communiqué, il explique avoir été « agressé par des hommes sortis d’une foule d’une quarantaine de personnes scandant le nom d’Erdogan et de l’AKP ». « Nous avons été frappés à la tête, au dos. Les blessures nécessitent de deux à cinq jours d’ITT », précise-t-il.

Les faits visés par les trois plaintes se sont produits, selon lui, sur le site de l’association DITIB, dépendante du ministère turc du culte, à Décines (Rhône), en banlieue de Lyon, où avait lieu le vote dans un local annexe de la mosquée. « Tout ceci n’aurait pas eu lieu si le vote avait été organisé dans des locaux neutres, plutôt que dans le complexe de la DITIB (association dépendante du ministère turc du culte), dont les membres ont essayé de nous intimider. Et ces intimidations aboutissent à des violences », a affirmé le mathématicien.

Quelque 3,4 millions d’électeurs turcs sont inscrits à l’étranger, dont près de 400.000 en France selon l’agence étatique Anadolu. Les bureaux de vote ont fermé mardi soir. Des incidents ont eu lieu également à Marseille et à Amsterdam.