France

Les Alpes-Maritimes face à la « situation explosive » des migrants mineurs

Il dénonce une « situation explosive ». Le président de l’Assemblée des départements de France a réclamé ce jeudi l’aide du gouvernement pour faire face à l’afflux des mineurs non accompagnés (MNA) dans les Alpes-Maritimes, qui crée l’« embolie » des structures d’hébergement locales. « Environ 2.000 » de ces jeunes migrants y ont été accueillis depuis le début de l’année, sur les 5.000 pris en charge sur l’ensemble du territoire, a alerté François Sauvadet.

Lors d’une réunion organisée dans la matinée avec les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance Charlotte Caubel, il a demandé « des moyens complémentaires ». « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités, sur le plan financier et en offrant une réponse opérationnelle », a-t-il notamment argué, soutenant l’idée du président des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginésy de transférer à l’Etat le soin de « ces jeunes pendant la période d’évaluation de [leur] minorité ».

« Un dispositif spécifique et temporaire »

« Cette responsabilité ne peut plus être à la seule charge du département dont les moyens humains, logistiques et financiers sont détournés de l’objectif initial de la protection de l’enfance », appuie le patron LR de la collectivité azuréenne. Sa proposition, qui « a retenu l’attention des ministres », devrait être proposée à Elisabeth Borne qui pourrait alors « valider un dispositif spécifique et temporaire », souligne-t-il. « Durant la seule journée d’hier, 48 supposés mineurs ont été pris en charge. Nous demandons une solution d’urgence pour alléger la charge du département », a également réclamé le député Eric Ciotti, président de la commission des finances de la collectivité, cité dans un communiqué commun.

Il y aurait urgence. Dans les Alpes-Maritimes, « on a épuisé toutes les capacités d’accueil du département. On n’a plus une place disponible, on a même recours aux hôtels », a encore répété François Sauvadet. Plusieurs établissements de tourisme ont en effet été réquisitionnés, notamment à Biot, près d’Antibes. Le préfet a même pris un arrêté le 18 avril pour permettre l’occupation d’un gymnase à Menton, à la frontière franco-italienne. Il précisait que 1.202 MNA étaient déjà arrivés sur la Côte d’Azur depuis le début de l’année. Dont 110 en une seule semaine.