Belgique

Hadja Lahbib évoque le sort d’Olivier Vandecasteele: “Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste, je suis réaliste”

Le sort du belge est intimement lié à celui de l’iranien Assadollah Assadi, condamné par le tribunal correctionnel d’Anvers pour avoir fomenté un attentat en France visant l’opposition iranienne. Téhéran réclame le retour de son ressortissant depuis longtemps. Sans issue, Olivier Vandecasteele est devenu, malgré lui, une monnaie d’échange.

Le traité de transfèrement devait permettre d’aboutir à la libération du travailleur humanitaire, mais les recours auprès de nombreuses juridictions, ont empêché que l’échange se fasse. Prononcé le 3 mars, le rejet, par la Cour constitutionnelle, du recours en annulation change la donne. Mais n’ouvre pas les portes toutes grandes. Un éventuel transfèrement reste soumis à plusieurs conditions, notamment l’obligation d’avertir les victimes d’Assadi de sa potentielle libération. L’opposition iranienne a d’ailleurs déjà prévenu qu’elle saisira les tribunaux pour empêcher que leur bourreau soit libéré.

Quelle est donc la suite de cet épineux dossier ? Olivier Vandecasteele sera-t-il libéré bientôt, malgré tout ? Y a-t-il des avancées au niveau diplomatique ? Un voyage à Téhéran est-il prévu par les représentants du gouvernement belge ?

Ces questions (parmi d’autres) ont été posées en commission des Relations extérieures par de nombreux députés à la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR).

”J’ai en effet rencontré mon homologue, à ma demande, le 27 janvier, pour parler d’Olivier Vandecasteele. J’ai de nouveau protesté et dénoncé les conditions humiliantes dans lesquelles notre concitoyen est détenu. J’ai rappelé que, selon nous, Olivier Vandecasteele était innocent et qu’il devait être libéré. J’ai demandé une visite consulaire, demande qui a été faite à de nombreuses reprises”, a expliqué la ministre.

”Ni optimiste, ni pessimiste, mais réaliste”

Hadja Lahbib a ensuite évoqué plus concrètement l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 3 mars. “Vous me posez des questions sur l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 3 mars. Je ne fais pas de déclaration en la matière, en vertu de la séparation des pouvoirs.”

Elle précise par ailleurs que la Belgique a invité l’Iran, “dès lundi, à échanger les instruments de ratification du traité et ce dernier, dès qu’il sera ratifié, sera appliqué dans les 30 jours.” Et d’ajouter : “Nos services maintiennent ouverts nos canaux de communication avec les autorités iraniennes à ce propos. Nous sommes également en contact avec la famille d’Olivier Vandecasteele”.

Un contact a pu avoir lieu avec Olivier Vandecasteele et certains de ses effets personnels ont pu lui être remis. Une visite consulaire aura lieu très prochainement, ajoute la ministre.

Y a-t-il de quoi maintenir l’espoir d’une issue favorable pour une libération prochaine de l’humanitaire belge ? “Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste, je suis réaliste”, a répondu Hadja Lahbib.

”Je ne veux pas spéculer sur la suite”

Le ministre de la Justice a également été interpellé, cette fois en commission Justice de la Chambre.

Peter De Roover (N-VA) et Malik Ben Achour (PS) ont rappelé que des recours étaient toujours possibles, dans la foulée de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Ils se sont interrogés sur les suites possibles. “Êtes-vous optimiste ?”, a par ailleurs demandé Malik Ben Achour, comme il l’a fait avec Hadja Lahbib.

Le Premier ministre a rencontré le Président iranien, a répété Vincent Van Quickenborne. Pour le reste, “je ne veux pas spéculer sur la suite, dans l’intérêt de notre compatriote. Mais je répète que notre gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une issue favorable”.

Des réponses évasives qui n’étaient pas satisfaisantes pour Peter De Roover qui prévient qu’il reposera ses questions à l’avenir.