Belgique

« Cela me rappelle la parade des politiciens d’ultradroite”… Éric de Beukelaer dénonce les propos de Sophie Rohonyi (Défi) sur l’avortement

Interrogée au sujet de cette position exprimée par les évêques, Sophie Rohonyi répondait ceci : “Je pense qu’ils n’ont pas à s’immiscer dans des débats comme ceux-là qui ne doivent plus être vus comme des débats éthiques, mais comme des questions de santé publique. D’ailleurs, les experts commencent leur rapport en disant que l’avortement doit être un acte médical.” Elle ajoutait un peu plus loin : ” Ce débat éthique est censé avoir été réglé.”

L’interview de Sophie Rohonyi (Défi) : l’IVG relève de la santé publique et non de l’éthique.

Ce point de vue de la parlementaire Défi a fortement étonné Eric de Beukekaer. Sur son blog, il a pointé la “démocrature soft” qui se nicherait dans ce qu’il perçoit comme un refus de débattre. “J’ai dû me pincer en lisant cela, écrit-il. Le débat sur l’avortement est évidemment une question de santé publique, mais il est tout autant et bien davantage encore, une question éthique.”

Le vicaire général de Liège établit ensuite une comparaison audacieuse avec la question de l’immigration : “Cela me rappelle la parade des politiciens d’ultradroite quand les évêques critiquent le non-accueil des immigrants. Leur réaction est paradoxalement fort symétrique à celle (de Sophie Rohonyi) : les évêques n’ont pas à s’immiscer dans des débats de régulation des frontières, qui ne doivent pas être vus comme de débats éthiques…”

Pour lui, les propos de Sophie Rohonyi relèvent de “la démocrature soft, qui dénigre la parole à contre-courant pour ne pas devoir affronter le débat de fond”.

Le texte d’Eric de Beukelaer publié sur son blog en réaction à l’interview de Sophie Rohonyi.

Deux questions à François De Smet

Eric de Beukelaer interpelle dès lors François De Smet, le président de Défi, et lui demande de prendre position. “Vu que le président de Défi est philosophe, qu’il a traité de philosophie politique, que je l’estime et que nous avons échangé à plus d’une reprise, je souhaiterais recueillir sa réaction simple et concise sur deux questions : 1) l’avortement est-il un débat avec une dimension éthique ? 2) une instance philosophique/spirituelle comme les évêques de Belgique a-t-elle un droit démocratique à s’exprimer publiquement dans tel débat, quitte à être contredite ensuite par d’autres ?