Suisse

Le terrible destin de ces Suissesses déchues de leur nationalité

Bea Laskowski-Jäggli est devenue apatride après avoir épousé un Polonais. Mara Truog

Jusqu’en 1953, les Suissesses qui épousaient un étranger perdaient leur nationalité. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette «règle du mariage» a scellé le sort de centaines de femmes. Certaines en sont mortes, d’autres sont devenues apatrides, à l’instar de Bea Laskowski-Jäggli.

Ce contenu a été publié le 11 mai 2023




l’égalitéLien externe complète entre hommes et femmes soit promulguée. Entre-temps, de nombreuses familles ont été impactées par la perte de la nationalité suisse, notamment les descendants de Suissesses.

Ils vécurent heureux

La déchéance de la nationalité suisse n’a pas eu de telles conséquences sur la vie de Bea Laskowski-Jäggli. Wladislaw et elle ont tous deux travaillé durant de longues années au Central Middlesex Hospital, dans la partie ouest de Londres – elle en tant que cheffe de laboratoire, lui à la gestion salariale. Le couple s’est acheté une maison à Ealing. Il n’a pas eu d’enfants.

En 1953, après la révision du droit sur la «règle du mariage», Bea Laskowski-Jäggli a demandé sa réintégration et est redevenue Suisse.

Wladislaw Laskowski est décédé en 2006. Son épouse a alors tenu la promesse qu’elle lui avait faite: elle est revenue vivre en Suisse jusqu’à sa mort, en 2016. «Je ne voulais pas retourner à Bâle, mais Wladislaw était persuadé que c’était ce qu’il y avait de meilleur pour moi, alors je l’ai fait.» Avant cela, Bea Laskowski-Jäggli est allée déposer les cendres de son mari dans le caveau familial à Jaroslaw, en Pologne. «Personne ne se serait occupé de lui si je l’avais laissé à Londres. Là-bas, je sais qu’il a des fleurs et tout ce qu’il faut.»

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Le récit de Bea Laskowski-Jäggli (1917-2016) à la première personne est librement inspiré de son histoire, relatée dans le livre de Simone Müller Alljährlich im Frühjahr schwärmen unsere jungen Mädchen nach EnglandLien externe (chaque année au printemps, nos jeunes filles partent pour l’Angleterre), Limmat Verlag.

Silke Margherita Redolfi, Die verlorenen TöchterLien externe, Chronos Verlag

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