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La Suisse délie sa bourse pour sauver la forêt tropicale brésilienne

Sous le nouveau gouvernement brésilien, la déforestation de la forêt amazonienne a massivement diminué. Mais comment les choses vont-elles évoluer? Copyright 2019 The Associated Press. All Rights Reserved.

La Confédération s’est engagée dans un fonds qui vise à préserver l’Amazonie en tant que poumon vert de la Planète. Un geste qui répond à l’appel pressant du Brésil qui veut que d’autres États participent aussi au sauvetage de cette jungle essentielle pour juguler la crise climatique.

Ce contenu a été publié le 15 septembre 2023 – 08:43




gestion de projetsLien externe. Des tentatives ont eu lieu pour contourner ce problème, par exemple avec la création d’un sous-fonds pour les petites organisations ou des appels à des projets thématiques.

Malgré tout, selon une analyseLien externe récente de la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung, l’accès à ces ressources financières reste «toujours limité et très bureaucratique».

Christoph Wiedmer de la SPM considère que Berne a aussi une responsabilité dans ce domaine. «Nous attendons de la Suisse qu’elle fasse pression pour que les fonds alloués soient directement versés aux organisations de la société civile ou aux organisations indigènes».

Des fonds pour la création de valeur durable

La Suisse n’a aucune influence sur les projets qui seront concrètement soutenus, répond le Seco. «Le comité de pilotage du fonds définit les critères de sélection. Ensuite, une procédure de sélection a lieu sous la direction de la Banque brésilienne de développement.»

La somme de cinq millions correspond à un «montant habituel pour de telles initiatives». En outre, la Suisse verse huit millions à un fonds de la Banque interaméricaine de développementLien externe qui vise à promouvoir la bioéconomie en Amazonie, par exemple avec des chaînes de création de valeur durables et la réhabilitation de paysages dégradés.

L’engagement de la Suisse au Brésil va par ailleurs au-delà de la protection de l’Amazonie. La Confédération participe ainsi à un programme qui promeut une production durable de viande et de soja ou à un fonds d’investissement climatique (Climate Investment Funds). Le fonds pour l’Amazonie n’est qu’un moyen d’atteindre l’objectif de Lula da Silva de mettre fin à la déforestation d’ici 2030.

Début août, le président a invité les huit pays riverains à une conférence commune sur la protection de l’Amazonie dans la ville brésilienne de Belém. À l’issue de cette réunion, les participants ont signé une déclaration finale sur la création d’une alliance amazonienne pour lutter contre la déforestation. Ils ont approuvé la mise sur pied d’un système commun de contrôle du trafic aérien contre le crime organisé. L’accord porte encore sur une meilleure coopération dans les domaines de la science, des finances et des droits de l’homme.

Les parties prenantes n’ont toutefois pas réussi à se mettre d’accord sur des mesures contraignantes. Ainsi, le Venezuela et la Bolivie ont refusé jusqu’à la fin de signer l’exigence d’une stratégie de déforestation zéro du président brésilien. Et c’est paradoxalement le Brésil qui s’est opposé à la demande du président colombien Gustavo Petro d’obtenir une interdiction de l’exploitation pétrolière dans la région de la forêt tropicale. En effet, le groupe pétrolier semi-public brésilien Petrobras planifie un énorme projet offshore à l’embouchure de l’Amazone. En même temps, le même groupe soutient le Fonds pour l’Amazonie avec environ sept millions de dollars.

Traduit de l’allemand par Mary Vacharidis

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