L’Union, ravie des débuts de Karel Geraerts, prépare une revalorisation de son contrat
Ces brillants débuts attirent forcément l’attention. On sait que la direction de Bruges tient en haute estime l’ex-médian qui a porté le maillot du Club à 165 reprises entre 2000 et 2004 puis entre 2007 et 2011. Si Rik De Mil a déclaré le week-end passé qu’il se verrait bien continuer à la tête des Blauw&Zwart, il faudra voir si ses dirigeants partagent son point de vue. Et, surtout, comment se dérouleront les playoffs des champions en titre, pour qui ne pas figurer dans le top 4 dimanche soir serait déjà une immense claque.
Mais Geraerts n’est pas la seule piste à laquelle songe le Club et, d’après nos informations, il n’y a pas eu de discussion entre la direction brugeoise et les représentants de l’entraîneur de l’Union jusqu’à présent.
Du côté de la Butte, on est évidemment ravi des premiers mois de celui qui a pris la lourde succession de Felice Mazzù l’été passé. Le défi n’était pas évident à relever et avait même des airs de cadeau empoisonné vu la saison historique 2021-22 des Jaune et Bleu mais celui qui était déjà adjoint sous Thomas Christiansen le fait avec un succès d’autant plus remarquable que son équipe a dû combiner Europe et championnat.
Maîtrise à tous les niveaux
Au-delà des résultats très positifs, c’est l’impression de maîtrise dégagée par un jeune entraîneur qui n’a toujours “que” 41 ans qui épate. Gestion de son groupe, approche tactique, communication interne et face aux médias : Geraerts frôle le sans-faute. Direction, staff, joueurs et supporters : tout le monde aime Karel, à Saint-Gilles. Les fans ont scandé son nom dès le premier match amical du 28 juin à Rebecq et l’ont encore acclamé tout personnellement après le succès de la RUSG sur le terrain de Genk 1-2, dans une scène rare où celui qui est plutôt en retrait d’habitude, s’était avancé seul vers le bloc visiteur pour communier avec les partisans des Bruxellois.
guillement C’est vrai que ses résultats nous ont quand-même un peu surpris, surtout vu les changements par rapport à l’année passée.
”Tout le monde était surpris quand nous avons nommé Karel T1 et surtout de la vitesse à laquelle nous avons pris la décision, se souvient Philippe Bormans, le CEO. Mais, pour nous, c’était clair et net. Il n’y avait pas le moindre doute. Il y a trois ans, à son arrivée, il avait un profil très intéressant et il a beaucoup grandi dans le club depuis lors. Il a bien rempli son rôle de T2 mais on voyait qu’il avait les qualités pour être un bon T1. Il avait son opinion, sa vision. C’était déjà une personne très importante et peut-être sous-estimée dans le staff de Felice. C’est vrai qu’il nous a quand même surpris avec les résultats actuels… C’est difficile à croire sachant qu’on a dû changer le staff et qu’on a vu des joueurs importants partir. Sa plus grande qualité ? Il est très calme et sait bien évaluer une situation, même dans un moment chaud. Il ne va pas prendre des décisions en mode panique. Il ne se fâche jamais à cause du stress, il reste toujours très cool.”
Un nouveau contrat déjà à l’étude
La direction dit attendre la fin de la saison pour retourner à la table des discussions avec un coach toujours sous CDI. La même stratégie avait conduit Mazzù à écouter d’autres offres et à partir pour Anderlecht, l’été passé, mais un coach n’est pas l’autre. D’autant qu’en coulisses, on ne reste pas inactif. Une proposition de revalorisation du contrat à durée indéterminée de Geraerts est en préparation et devrait être présentée par la direction au Limbourgeois lorsque le calendrier sera un peu moins dense. Mis au courant, Geraerts a été content de la démarche et n’est pas pressé de parler de 2023-24.
Des limites financières
Bien sûr, à l’Union, on sait que si Bruges propose un beau projet au T1 et les émoluments qui vont avec, il ne sera pas possible de s’aligner financièrement pour un club qui ne joue pas dans la même division financière que celui de la Venise du nord. La RUSG n’est pas membre du G5 belge, malgré ses beaux résultats récents, et ne compte pas exploser sa grille salariale pour concurrencer la locomotive du royaume. Mais on sait aussi que Karel Geraerts n’est pas obnubilé par l’argent et que d’autres critères seront au moins aussi importants dans son esprit au moment de poser un choix. Le projet sportif, la possibilité de continuer à apprendre, le sentiment que son club actuel grandit encore et aura son mot à dire la saison prochaine, pour le titre et en Europe : autant d’éléments qui joueront dans la prise de décision d’une personnalité qui ne jure que par la victoire. La proximité géographique de Sint-Andries (Bruges), où Geraerts est domicilié et d’où il part quasiment tous les matins en compagnie de Tim Smolders, direction Lierre ou Forest, ne devrait pas être un élément déterminant au moment de trancher.
Au Parc Duden, on estime donc avoir des arguments à faire valoir face au géant brugeois ou à une autre sollicitation. Et l’on souhaite continuer l’aventure avec le capitaine du navire, d’autant que l’on sait que l’été 2023 s’annoncera un peu plus mouvementé niveau départs. Dans le noyau mais pas dans le staff, espère-t-on.