Maroc

Politique nationale d’investissement privé: Mohcine Jazouli fait le point

Evaluation.
L’économie marocaine aborde un virage stratégique important. Mohcine Jazouli met en avant les ambitions de l’Exécutif ainsi que les avancées atteintes en termes d’équité territoriale dans la distribution des investissements ainsi que l’amélioration du climat des affaires.


Un bilan d’étape de la politique nationale d’investissement privé a été dressé mercredi par Mohcine Jazouli. Le ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques s’est réuni en cette date avec la commission des finances et du développement pour faire le point sur le développement de cette vision. L’accent a été mis sur l’équité territoriale dans la distribution des investissements ainsi que l’amélioration du climat des affaires.

Intervenant dans ce sens, M. Jazouli rappelle les ambitions de l’Exécutif à ce propos. « Le gouvernement vise à faire de l’investissement un levier important pour un développement équitable dans l’ensemble des régions du Royaume », a-t-il affirmé. Et de préciser que « l’ensemble des provinces et préfectures du Royaume disposent d’atouts économiques, sociaux et culturels importants devant être valorisés en faveur de la création des opportunités d’emplois, notamment pour les jeunes ». Le ministre a souligné à cette occasion que l’action du gouvernement permet des résultats probants en termes d’investissement privé allant dans le sens de l’atteinte des objectifs fixés par Sa Majesté de 550 milliards de dirhams et de 500.000 emplois générés. Pour ce faire, l’Exécutif œuvre de concert à la localisation de l’investissement dans les collectivités territoriales.

Trois mesures principales sont engagées. Citons dans ce sens la gouvernance unifiée, la décentralisation de l’investissement ainsi qu’une prime territoriale. La finalité étant d’orienter les investissements vers les préfectures et les provinces les moins attractives, et de créer une convergence entre les acteurs au niveau régional, autour des objectifs de l’investissement privé. La nouvelle charte de l’investissement consacre en effet le principe d’équité territoriale. Après 6 mois de l’ entrée en vigueur des premiers dispositifs de soutien, il ressort que 2/3 des primes accordées ont été pour des projets d’investissement et ce en dehors de l’axe Tanger-El Jadida. Se référant aux révélations de Mohcine Jazouli, les premiers coups de pioche de nombreux projets stratégiques, par leur taille inédite dans l’histoire du Maroc, ou de par les secteurs porteurs d’avenir pour l’économie du pays, auront lieu dans les prochains mois.

A noter que la nouvelle charte de l’investissement permet, et pour la première fois, d’élaborer et d’approuver les projets d’investissement allant jusqu’à 250 millions de dirhams au niveau régional.
L’opérationnalisation de ce mécanisme requiert, selon le ministre, le renforcement du rôle des Centres régionaux d’investissement (CRI), en tant que guichet unique pour les investisseurs au niveau local. M. Jazouli a indiqué dans ce sens que la loi 47.18 sera modifiée pour poursuivre la réforme des CRI à même de les accompagner dans cette nouvelle phase de développement.
Le ministre a souligné par ailleurs que 24 provinces et préfectures bénéficient de 15% de la valeur totale de l’investissement éligible au soutien pour la « prime territoriale», tandis que 36 autres provinces et préfectures profitent de 10% de cette valeur.

Cette prime concerne 80% des provinces et préfectures du Royaume. Dans les détails, 11 conventions d’investissement parmi 30 ont été approuvées pour bénéficier du système de soutien principal de la « prime territoriale» et une part de 71% du total des primes sera allouée à des projets d’investissement en dehors de l’axe Tanger-El Jadida. Pour ce qui est de la convergence entre les acteurs au niveau régional autour des objectifs de l’investissement privé, M. Jazouli a assuré que plusieurs réunions ont eu lieu avec les différents départements ministériels concernés, outre plus de 30 ateliers de travail avec les walis, les conseils des régions, les représentations de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ainsi que les CRI, en tant qu’acteurs régionaux concernés.

Il ressort par ailleurs que l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) a organisé 169 manifestations pour la promotion du développement des investissements et des exportations en 2022, en plus de 123 manifestations similaires lors du premier semestre de 2023, dans les différents coins du monde, variées entre des visites de terrain, des expositions spécialisées, des évènements institutionnels et des forums d’affaires. Des manifestations ayant concerné les secteurs des énergies et des infrastructures, l’automobile, l’aéronautique, l’agro-industrie, le textile et le cuir, la santé et l’industrie pharmaceutique, parmi d’autres secteurs.

Ce que recommande la commission

Propositions. Lors de cette réunion, les membres de la commission des finances et du développement ont souligné l’importance de gagner le pari du renforcement du climat des affaires au Maroc, lié à plusieurs défis qui nécessitent de faire de la loi-cadre sur la nouvelle charte de l’investissement une véritable feuille de route pour consolider l’investissement productif, en tant que levier indispensable pour le développement de l’économie nationale et la création de la valeur ajoutée et les opportunités d’emplois. Ils ont également appelé à relever les barrières entravant l’investissement productif, l’opérationnalisation effective de la charte de la décentralisation administrative, la réforme du système de la gouvernance et de gestion des affaires publiques, l’accélération de la poursuite des réformes structurelles y compris la reconsidération du code du travail et du statut de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ainsi que la loi organique du droit de grève et la loi relative aux syndicats. Les membres de la commission ont aussi appelé à trouver les solutions adéquates au problème du foncier, à travers la simplification des procédures et la garantie de l’assiette foncière aux investisseurs, en concordance avec l’ensemble des départements concernés, en plus du financement des initiatives d’investissement et la réforme des institutions et entreprises publiques.