Belgique

Le Comité national des gens du voyage veut porter plainte contre Conner Rousseau : “Cet homme n’est pas digne de gouverner, il doit démissionner”

« Je suis un peu effrayé par moi-même »: Conner Rousseau revient sur l’incident raciste et s’excuse

Lors de cette conférence de presse, le président de Vooruit a notamment reconnu avoir incité les policiers à se servir de leur matraque contre des Roms pour leur apprendre le respect. Il a aussi tenté d’expliquer ses propos : “Je rejette cette déclaration, même si c’est celle d’une personne ivre et que c’était pour rire. Il est clair sur les images (de la bodycam des policiers, ndlr) qu’il s’agissait de divagations d’une personne bourrée. Mais je prends mes distances avec ces propos car ils ont à mille lieues de ce que je suis”.

Malgré ses excuses, les propos du socialiste flamand ne passent pas auprès de la classe politique.

guillement

« Je n’accepte pas les excuses de Conner Rousseau. J’ai envie de pleurer tellement je suis à bout de nerfs. Ses paroles nous ont révoltés ».

La réaction est encore plus vive du côté de la communauté des gens du voyage, qui se compose de Roms, de Manouches, de Tziganes ou encore de Gitans. “Je n’accepte pas les excuses de Conner Rousseau. J’ai envie de pleurer tellement je suis à bout de nerfs. Ses paroles nous ont révoltés”, s’insurge Étienne Charpentier, président du comité national des gens du voyage, qui a contacté la Libre pour réagir aux propos du président de Vooruit.

”Je tiens à signaler que c’est vraiment monstrueux et infâme de prononcer de tels propos à l’encontre de notre communauté, qu’il s’agisse des Roms, des Tziganes ou des gens du voyage. C’est vraiment du domaine de la plus atroce discrimination. C’est choquant et humiliant de voir comment un homme politique peut se permettre en 2024 de tenir de tels propos, et de haïr notre communauté”, poursuit Etienne Charpentier. “Le comité national des gens du voyage ne va pas en rester là. Nous allons porter plainte pour faire valoir le droit, et faire respecter qui nous sommes. Nous avons déjà consulté notre avocat.”

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Ce parti socialiste, qui est censé avoir du respect pour les sans-abri et les plus pauvres, nous humilie comme des animaux. Nous sommes des êtres humains, pas des moins que rien.« 

Le président du comité national des gens du voyage va plus loin. “Conner Rousseau doit démissionner. Ce parti socialiste, qui est censé avoir du respect pour les sans-abri et les plus pauvres, nous humilie comme des animaux. Nous sommes des êtres humains, pas des moins que rien. Parfois, on a le sentiment que nous sommes le seul peuple dans le monde qui est méprisé partout, et mal vu. On ne fait pourtant aucun tort à la société, si ce n’est se déplacer et rester dans un emplacement sans déranger personne. Certains chez nous n’en peuvent vraiment plus de ces propos à notre encontre..”

Comme à l’époque des nazis

L’emploi du mot matraque évoque à Etienne Charpentier de biens tristes mémoires. “Mes parents m’ont raconté comme ils se sont fait traiter pendant la seconde guerre mondiale, frapper avec des matraques, dès qu’ils bougeaient ou parlaient. Le politique revient 80 ans en arrière, comme à l’époque du nazisme, avec des propos barbares. Et là, un homme politique s’est permis de dire devant la police qu’il faut agir envers les Roms en les matraquant. Mais où va-t-on ?”