Vladimir Poutine reçoit Ramzan Kadyrov, dirigeant tchétchène affaibli : vers un transfert du pouvoir en Tchétchénie ?
Si son état s’est légèrement amélioré depuis lors, il semble garder plusieurs séquelles de ce possible empoisonnement. Sur les images publiées par le service de communication du Kremlin, on peut voir que Kadyrov est visiblement très nerveux. Au cours de l’audience, il a eu du mal à articuler au moment de lire un rapport sur un bout de papier alors que celui-ci était écrit en grand.
Il y a une semaine, le président russe avait reçu, de manière informelle, son fils Achmat. Ce qui laisse penser aux observateurs de la Russie que Poutine prépare la succession de son fidèle allié. “Cela ressemble à une sorte de préparation sur le transfert du pouvoir en Tchétchénie”, déclare la politologue russe Tatiana Stanovaya qui estime qu’il s’agira “d’un changement de pouvoir en douceur qui pourrait prendre plusieurs années.”
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Une transition risquée
En effet, selon les règles établies en Tchétchénie, il faut avoir au moins 30 ans pour devenir le chef d’État. Or, Achmat Kadyrov ne fêtera ses 18 ans que le 8 novembre prochain. En théorie, il devrait donc attendre 12 ans avant de pouvoir reprendre officiellement le pouvoir à son père. C’est pour cela que la transition pourrait prendre du temps. “Kadyrov père va se retirer progressivement et son fils a le temps d’acquérir de l’expérience pour devenir chef d’État plus tard”, a expliqué Stanovaya.
Une option risquée pour une période aussi longue : “Durant cette période, beaucoup de choses peuvent changer, pas seulement en Tchétchénie mais également en Russie”, a conclu la politologue russe.
Ramzan Kadyrov avait lui aussi dû attendre ses 30 ans pour diriger la Tchétchénie. L’actuel leader de la république avait perdu son père, mort dans un attentat en 2004 alors qu’il n’avait que 28 ans. Il avait donc dû attendre deux ans avant de prendre officiellement le pouvoir même s’il avait été nommé premier remplaçant du chef de l’État derrière le ministre des Affaires étrangères Aloe Alchanov qui avait assuré la transition.
