International

Robert Dawes, ce baron de la drogue qui fait trembler deux avocats français

Lors de son procès de 2018, Robert Dawes était condamné à 22 ans de réclusion et 30 millions d’euros d’amende. Ses avocats français avaient essayé de le défendre en présentant notamment un document… qui s’avérait être un “faux”. Xavier Nogueras et Joseph Cohen-Sabban affirment qu’ils n’étaient pas au courant de la falsification du document et qu’ils ont été trompés par Robert Dawes. Le verdict sera prononcé ce mardi vers 13h30 par le tribunal correctionnel de Paris.

Alors que Robert Dawes encourt un emprisonnement supplémentaire : retour sur la vie du célèbre narcotrafiquant.

Un précurseur des barons de la drogue

Surnommé le “Drug Lord” (Baron de la drogue) ou encore “Le Général”, Robert Dawes attend son jugement ce 18 avril. Il risque 5 ans d’emprisonnement supplémentaire tandis que son complice Evan Hughes risque trois ans de prison pour avoir réalisé le fameux “faux”.

En 2018, le Britannique est incarcéré pour une durée de 22 ans de réclusion. Il était jugé devant la cour d’assises spéciale d’appel de Paris pour l’importation de plus de 1,3 tonne de cocaïne à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en septembre 2013, sa première inculpation pour trafic de drogue.

Cependant, Robert Dawes n’était pas nouveau dans le milieu à cette période-là. Selon la Soca (Serious Organised Crime Agency), le “Drug Lord” a fait ses armes dans le milieu des années 90 dans le trafic de cocaïne et d’héroïne.

Vivant dans le sud de l’Espagne depuis quelques années, le Britannique échappe à la justice après une saisie de 200 kilos de cocaïne le forçant à fuir l’Europe pour Dubaï, en 2008. Ce déménagement forcé pavera la voie à de nombreux barons de la drogue s’installant dans les Émirats arabes, comme l’indique la journaliste Nicola Tallant.

Chef des opérations depuis Dubaï, Robert Dawes gère son business via la Costa del Sol. La structure de son trafic alimenterait de nombreux pays dans le monde. Il s’agirait notamment d’une combine à échelle mondiale de containers entre l’Amérique du Sud et l’Europe, faisant passer de la cocaïne dans du fret légal, comme l’explique Libération, sur base d’information de la Soca.

Sous les radars de la Soca

Quelques années plus tard, Robert Dawes prépare une vaste opération de transfert de drogue par voie aérienne. Pour la Soca, c’est le moment de piéger “Le Général”. En 2013, la Guardia Civil espagnole est informée par la Soca et ensemble, elles mettent en place un dispositif de surveillance. Mais pendant un an, les équipes de recherche reviennent bredouille et rien ne permet d’incriminer le Britannique.

En septembre 2013, 1,3 tonne de cocaïne est saisie à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Cette prise concerne Robert Dawes qui va avouer, alors qu’il était sur écoute, en être l’instigateur. Le 23 septembre 2014, le baron de la drogue a rendez-vous dans un hôtel à Madrid, précédemment équipé en micros par la Guardia Civil. “J’ai fait 1200 dans des valises, tu as vu ce putain de truc aux infos ! C’est la plus grosse saisie qu’ils ont faite à Paris”, s’exclame-t-il lors de la conversation.

Un an plus tard, le 12 novembre 2015, Robert Dawes va alors être interpellé du côté de Benalmadena. Le Britannique est extradé et atterrit à Paris.

Commanditaire d’un assassinat ?

Le trafic de drogue ne serait pas le seul chef d’accusation que la justice retiendrait contre Robert Dawes. La justice néerlandaise est demandeuse d’une extradition du “Drug Lord” pour un assassinat commandité en 2002. Celui de Gerard Meesters, un professeur hollandais de 52 ans, assassiné pour une dette de drogue, comme l’explique la BBC. L’année dernière, Koen Meesters, son fils, voulait voir celui qu’il considère comme l’assassin de son père. Les Pays-Bas ont donc fait une demande d’extradition pour Robert Dawes, suspect dans le décès de Gerard Meesters.