France

Réforme des retraites : « Nous faisons entrer 2023 dans l’histoire sociale de notre pays », estime Ruffin

« Nous faisons entrer 2023 dans l’histoire sociale de notre pays, comme un grand moment de rupture », a estimé dimanche sur BFMTV le député LFI François Ruffin, en considérant que « la bataille est en cours » concernant la réforme des retraites. « J’invite tous les Français et les Françaises (…) à aller (le 1er mai) prendre un grand bain de soleil, bronzer en poussant les poussettes dans les rues de Paris et de partout dans le pays », a exhorté le député de la Somme, en estimant que « chaque + casserolade + opère la même chose, chaque carton rouge opère la même chose : nous faisons entrer 2023 dans l’histoire sociale de notre pays, comme un grand moment de rupture ».

A propos des actions qui se multiplient ces derniers jours lors des déplacements de membres de l’exécutif, il a dit être « pour », tant qu’elles « ne portent pas de la violence, ne font pas de blessés ». « La seule chose qui est blessée, c’est la fierté du président, c’est son orgueil : c’est quand même pas bien grave », a-t-il fait valoir. « La bataille est en cours : laissez jouer le match, éventuellement les prolongations, et si on doit aller aux penalties, on ira aux penalties », a poursuivi M. Ruffin, en prophétisant que « ça va rester dans les têtes, ça va rester dans la durée » et que la loi sur la réforme des retraites « sera défaite ».

Confiant sur la proposition de loi abrogeant la réforme

S’il s’est montré réservé sur les chances d’aboutissement du référendum d’initiative partagé (RIP), sur lequel le Conseil constitutionnel se prononcera mercredi, le parlementaire LFI s’est en revanche dit « confiant » quant au vote d’une proposition de loi abrogeant la réforme qui doit être débattue le 8 juin à l’Assemblée nationale. François Ruffin a indiqué qu’il voterait « sans hésitation, avec les deux mains, les deux pieds, tout ce qu’il faut », ce texte porté par le groupe parlementaire indépendant Liot, déjà à l’origine d’une motion de censure à la mi-mars qui avait manqué de faire tomber le gouvernement à neuf voix près.

« Je pense qu’il y a de très grandes chances pour que ça passe, que les groupes qui souhaitent s’opposer à la réforme des retraites seront là », a-t-il estimé. « Ça serait un coup de tonnerre : l’Assemblée, enfin, va se prononcer sur oui ou non au report de l’âge légal de 62 à 64 ans. » Il faudrait alors que le Sénat vote le même texte pour aboutir à une abrogation de la retraite à 64 ans.