Belgique

Le MR et le PS s’écharpent sur un projet de base de lancement spatial en Wallonie

À la source de cette poussée de fièvre entre les deux coqs hennuyers, le projet déposé sur la table du gouvernement wallon par la start-up “Dream Big” cofondée par le Pr Damien Ernst (ULiège), l’homme d’affaires François Fornieri et l’ex-syndicaliste Roberto D’Orazio. Surfant sur l’engouement généralisé autour du lancement de microsatellites dédiés au secteur privé et désireux de contribuer à la renaissance de l’industrie wallonne, les trois hommes souhaitent en effet ériger au sud du pays la première base de lancement spatial belge, à l’instar des “space ports” qui se multiplient un peu partout en Europe.

Si l’initiative est favorablement accueillie par le gouvernement wallon, des dissensions se sont rapidement fait jour quant au choix du site où pourraient être implantées ces infrastructures de pointe.

Boussu ou Charleroi ?

Côté socialiste, Paul Magnette estime que l’ex-site de Caterpillar à Charleroi, récemment délaissé par Legoland, semble tout désigné. Pour chapeauter le projet, une branche spécifique serait créée au sein de l’Intercommunale Igretec et sa présidence confiée au Fouronnais José Happart, eu égard à sa longue expérience dans le secteur aéroportuaire. Un scénario auquel s’oppose farouchement le président du MR, avançant pour sa part un vaste terrain vague, propriété du Royal football club Francs Borains (dont il est également président) sur la commune de Boussu. Un choix motivé par sa volonté de “faire rêver des supporters qui en ont un grand besoin”, a-t-il confié à La Libre.

Dans les rangs écologistes, on semble résolu à ne pas faire de vagues pour autant que le choix se porte sur un terrain situé à proximité d’un terminal TEC, qui permettra au personnel du port spatial de se rendre au travail en bus. Le recours à une motorisation à pellets pour les fusées pourrait également figurer au rang des exigences des Verts. Une demande qui n’a rien d’insurmontable, aurait indiqué le Pr Ernst, à condition qu’il s’agisse de résineux.

Face à ce blocage, comme ce fut le cas dans le dossier du master en médecine, Paul Magnette a une nouvelle fois brandi le spectre d’une majorité alternative.

Face à ce blocage, comme ce fut le cas dans le dossier du master en médecine, Paul Magnette a une nouvelle fois brandi le spectre d’une majorité alternative, Les Engagés affirmant être prêts à voter pour Charleroi pour autant que les lanceurs puissent également être utilisés dans le futur pour l’évacuation des déchets de centrales nucléaires belges vers l’espace, comme proposé dans leur manifeste climatique “L’avenir, c’était hier”.

Ayant eu vent de ces discussions, la N-VA a pour sa part tenté de jouer la carte Zaventem, nous revient-il. Une piste immédiatement tuée dans l’œuf par le gouvernement bruxellois, qui a fait savoir que les décollages de fusée seraient proscrits entre 21h et 7h du matin.

En désespoir de cause et afin d’éviter une nouvelle escalade, le dossier a été transmis à l’équipe du ministre du Budget Adrien Dolimont. Chargée d’objectiver ce choix, celle-ci pourra s’appuyer sur le nouvel outil d’intelligence artificielle (baptisé Chat GLB 00) récemment acquis par la Région. Affaire à suivre.