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“Le problème de la nation c’est Macron” : la classe politique française en colère après l’utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites

François Ruffin, député pour le groupe politique LFI-NUPES ne voit pas d’un très bon œil cette nouvelle réforme. Il explique sur Twitter : “Le Monarque (Emmanuel Macron) a tranché : ce sera 49.3. Ils écrasent la démocratie comme ils écrasent la France qui travaille”, le député ne pèse pas ses mots dans un contexte politique compliqué dans l’Hexagone. “C’est le jour de leur défaite : après avoir perdu pied dans le pays, ils perdent pied à l’Assemblée. Le problème de la Nation, c’est Macron”, conclut-il.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français réagit auprès de nos confrères de BFMTV en expliquant que le Parlement français aura été “bafoué et humilié” jusqu’au bout.

Olivier Faure, chef du Parti socialiste, twitte : “Quand un président n’a pas de majorité dans le pays, pas de majorité à l’Assemblée Nationale, il doit retirer son projet. L’Elysée n’est pas un parc pour abriter les caprices du président.”

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National et qui s’est retrouvée deux fois au second tour face à Emmanuel Macron a déposé une motion de censure et espère que les politiques qui voulaient voter cette réforme voteront la motion. “Nous, nous en déposerons une et nous les voterons toutes !”, explique-t-elle auprès de BFMTV.

Le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon s’est lui aussi exprimé sur la situation: « Les syndicats unis, appellent à la poursuite de l’action. C’est à cela que nous allons nous atteler par toutes les formes qui sont celles des militants politiques« , avant de poursuivre, « La solidarité, la caisse de grève, la participation aux manifestations. Je crois que nous avons de bonnes chances d’avoir le dernier mot, parce que je crois que le message de cette assemblée aujourd’hui arrivera à l’Elysée.« 

« De nouvelles mobilisations »

« Il y aura de nouvelles mobilisations » contre la réforme des retraites, a déclaré jeudi à l’AFP le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dénonçant un « vice démocratique » après la décision du gouvernement d’activer l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter sa réforme. « Evidemment qu’il y aura de nouvelles mobilisations, parce que la contestation est extrêmement forte, on a déjà énormément de réactions de la part des équipes syndicales. On décidera ensemble dans une intersyndicale« , qui se tiendra jeudi soir au siège de la CGT, a-t-il ajouté.

Le 49.3, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un article de la Constitution française qui sert à réguler au mieux les rapports entre le gouvernement et le Parlement. Seul le Premier ministre, ici en l’occurrence Elisabeth Borne, en a l’utilisation seulement après que le Conseil des ministres a délibéré. Cet article permet donc de bloquer les discussions sur un projet de loi qui ne fait pas l’unanimité à l’Assemblée nationale et donc de faire adopter un texte de loi sans vote face à l’opposition dans le but de faire accélérer tout le processus législatif au profit du camp du présidentiel.