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Corruption : la Suisse maintient le gel d’un compte bancaire de l’ex-ministre Bouchouareb

Le gel d’un compte bancaire suisse lié à l’ancien ministre de l’Industrie, Abdelsalam Bouchouareb, persiste malgré l’accusation de corruption. Le tribunal suisse maintient le gel d’un compte bancaire de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdelsalam Bouchouareb, qui est actuellement en fuite à Genève. Ce compte détient environ 1,7 million d’euros, soupçonnés d’être le fruit de gains illégaux, malgré l’existence d’accords de coopération judiciaire entre les deux pays.

Le journal suisse « Le Temps » a rapporté que Bouchouareb s’oppose fermement à la décision de geler son compte bancaire à Genève et à la remise des documents bancaires à l’Algérie. Cependant, la Cour pénale fédérale suisse a rejeté sa demande, approuvant ainsi l’assistance judiciaire demandée par les autorités algériennes dans le cadre de leur politique de récupération des fonds détournés à l’étranger.

De leur côté, des sources au sein du gouvernement algérien ont révélé que le système judiciaire suisse transmettra dans les prochains jours les détails financiers de Bouchouareb en Suisse.

La richesse cachée de Bouchouareb

L’enquête judiciaire menée en France sur les biens de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a révélé une immense richesse accumulée à l’intérieur et à l’extérieur de l’Algérie, provenant de la corruption, du détournement et des pots-de-vin qu’il aurait perçus grâce à son influence. Les investigations ont notamment révélé qu’il possède un appartement de luxe de 156 mètres carrés dans le cinquième arrondissement de Paris, près de la cathédrale Notre-Dame, acquis en juin 2006 pour 1,18 million d’euros.

De plus, l’ancien ministre en fuite possède un autre appartement dans le seizième arrondissement de Paris, acheté pour 900 000 euros, ainsi qu’une négociation pour acheter un appartement de grand standing dans la célèbre avenue des Champs-Élysées, près de l’hôtel Claridge, pour un million d’euros.

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L’enquête a également révélé que Bouchouareb possède des comptes bancaires contenant 1,3 million d’euros, sans compter les biens et les comptes au nom de sa femme et de ses enfants en France. Le système judiciaire algérien attend actuellement des réponses à ses demandes d’assistance judiciaire adressées à plusieurs pays. Ces réponses devraient mettre en lumière les biens immobiliers, les comptes bancaires et les actifs détenus par Bouchouareb et sa famille.

Accusations de corruption massives

Dans le cadre des enquêtes sur l’industrie automobile, Abdeslam Bouchouareb aurait reçu des pots-de-vin considérables de la part de hommes d’affaires et de propriétaires d’usines automobiles. Il aurait notamment obtenu une villa appartenant à un homme d’affaires à Hydra, dans la capitale, d’une valeur de plus de 60 milliards de centimes. De plus, il aurait reçu un pot-de-vin de 14 milliards de centimes d’un autre acteur de l’industrie automobile, en plus de posséder trois appartements à Alger, Annaba et Boumerdès, ainsi que deux voitures de luxe et une propriété obtenue par le biais d’une donation.

Bouchouareb, condamné par contumace à 20 ans de prison pour chacune des affaires où il est poursuivi, aurait également menti sur ses biens mobiliers et immobiliers. Les enquêtes ont révélé qu’il possède plusieurs entreprises en son nom, ainsi qu’au nom de ses frères et de sa femme, notamment deux usines de fabrication de chocolat et de chips. De plus, il détiendrait huit comptes bancaires.