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Twitter : Liberté d’expression, impulsivité, finances… Elon Musk reconnaît « des erreurs »

Il a commis de « nombreuses erreurs » mais il ne regrette rien. Six mois après avoir racheté Twitter contraint et forcé, Elon Musk a fait le bilan de ses débuts chaotiques à la tête du réseau social dans une interview de dernière minute accordée à la BBC, mercredi soir. Il a notamment assuré que l’oiseau bleu était « à peu près » à l’équilibre, ne comptait plus que 1.500 employés et qu’il y avait « moins de désinformation » qu’avant. Voici ce qu’il faut retenir de l’entretien.

Un rachat forcé et des licenciements « difficiles »

Elon Musk a reconnu qu’il ne voulait pas racheter Twitter mais avait fait un chèque de 44 milliards de dollars car une décision de justice allait l’y contraindre. L’entreprise, qui comptait 8.000 salariés avant l’acquisition, n’en a plus que 1.500, soit une réduction des effectifs de 80 %. « Ce n’était pas fun, c’était difficile mais elle était au bord de la faillite. Ce n’est pas un manque d’empathie. Si le bateau coule, personne n’a de job », a répondu le dirigeant.

Twitter « à peu près » à l’équilibre

Avec ses réductions de coût drastiques, « j’ai l’impression que nous allons dans la bonne direction », assure Musk. Il a notamment répété que l’entreprise voyait les annonceurs revenir et était « à peu près au seuil de rentabilité ».

Moins de désinformation et de discours haineux, selon lui

« Selon mon expérience, il y a moins de désinformation qu’avant », affirme Elon Musk, qui rappelle que Twitter a fermé 400.000 comptes en mars, principalement de bots. S’il assure que les contenus haineux ont baissé, il n’apporte pas de preuve chiffrée. De nombreux experts estiment qu’avec des effectifs aussi réduits, Twitter n’a plus les moyens de lutter efficacement contre le harcèlement et les attaques de trolls. 

Selon une étude de la BBC, un tiers des 1.000 comptes bannis qu’Elon Musk a réautorisés partagent régulièrement des contenus complotistes, antivax, sexistes ou homophobes. Mais le milliardaire estime que la « liberté d’expression a progressé », même si les attaques « personnelles » le visant sont parfois difficiles à « encaisser ».

Elon Musk a voté pour Joe Biden en 2020

Il flirte régulièrement avec l’extrême droite et avait appelé à voter républicain lors des midterms, mais Elon Musk dit avoir voté pour Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il a rétabli le compte de l’ancien président mais ne « sait pas » si ce dernier, qui poste à nouveau sur Facebook et YouTube, compte revenir sur Twitter.

Elon Musk reconnaît être « impulsif »

S’il n’a pas détaillé les « erreurs » qu’il a commises, le patron de Tesla et de SpaceX reconnaît être trop « impulsif » et s’être tiré « des balles dans le pied » avec des tweets polémiques, souvent publiés tard le soir. Son conseil : après 3 heures du matin, mieux vaut laisser un message en brouillon et attendre le réveil pour réévaluer sa pertinence.

Une nouvelle mention « financé publiquement » pour la BBC et NPR

Elon Musk était attendu au tournant, après avoir appliqué un label « affilié à un Etat » à la BBC et à la radio publique américaine NPR, les mettant dans le même sac que des médias de propagande russes et nord-coréens. Après un échange avec le journaliste de la BBC, il a dit vouloir être « plus précis » et a changé la mention ce mercredi en « financé publiquement ». Ça n’a pas suffi à satisfaire NPR : la radio américaine a annoncé mercredi qu’elle allait arrêter d’utiliser Twitter.