FranceSport

Tennis : « Humble, sérieux, et motivé », à la découverte de Luca Van Assche avant son match contre Djokovic

Quelques semaines après avoir partagé les mêmes vestiaires à l’Open d’Australie, le jeune tennisman français, Luca Van Assche, 18 ans, va cette fois échanger les mêmes balles sur le même court que le numéro 1 mondial. En remportant son match contre Stan Wawrinka (1-6, 7-6, 6-4) lors du premier tour de l’ATP 250 de Banja Luka en Bosnie, il s’est offert la chance d’affronter Novak Djokovic ce mercredi après midi (15 heures).

Paul Colin, son compère de double chez les juniors, est forcément impressionné : « Quand on était sur les tournois en jeunes, on regardait l’ATP, les Masters 1.000. On voyait Wawrinka, les joueurs qu’il joue et qu’il bat, donc je suis hypercontent pour lui. Ça m’impressionne mais s’il en est là aujourd’hui, ce n’est que grâce à son sérieux et à son travail ».

Il intègre le top 100 avant ses 19 ans

Une nouvelle performance remarquée, quelques semaines après avoir remporté les tournois challengers de San Remo fin mars, et de Pau, début avril, pour intégrer le top 100 avant son 19e anniversaire, qu’il fêtera en mai prochain. « C’est le plus gros combat de ma carrière jusqu’à maintenant, et la victoire dont je suis le plus fier », confiait Luca Van Assche à Ouest-France après sa victoire en finale à Pau contre Ugo Humbert. Même si celle contre Wawrinka doit désormais la supplanter.

Son début d’année 2023 ressemble à un rêve avec une première participation à un grand Chelem, à l’Open d’Australie, où il s’est incliné au premier tour face à la tête de série numéro 11, Cameron Norrie, en trois sets (7-6, 6-0, 6-3). Avant ses deux victoires en challenger, puis contre Wawrinka, vainqueur de Roland-Garros (2015). Pour son ami, sa progression est « sans limite ». « Je le vois aller au plus haut niveau, il est encore jeune. J’espère le voir gagner contre Novak, ce serait incroyable. Et même en cas de victoire il resterait humble et resterait concentré sur le match d’après », en rigole Paul Colin.

« Gentil, humble, sérieux et motivé »

Celui qui suit une bourse à l’Université de Floride aux côtés de John Roddick (rien à voir avec Andy), espère d’ailleurs voir son ami d’enfance gagner plusieurs Grands Chelems, après sa victoire en 2021 en junior à Roland-Garros. L’autre grande fierté de Luca Van Assche dans sa courte carrière, lui qui se « sent le mieux depuis tout petit » sur terre battue. C’est d’ailleurs sur cette surface qu’il a commencé le tennis à l’âge de 4 ans, à Aix-en-Provence, où il avait suivi son père après sa naissance en Belgique, à Woluwe-Saint-Lambert, avant d’évoluer sur dur du côté de Lyon.

Luca Van Assche (gauche) et Paul Colin lors de leur victoire en double en Martinique.
Luca Van Assche (gauche) et Paul Colin lors de leur victoire en double en Martinique. – Colin

Pour cela, Luca Van Assche pourra compter sur « son revers hypersolide, il en fait ce qu’il veut » et sa capacité à « rester fort sur sa ligne ». Mais ce qui impressionne le plus Paul Colin, c’est « son sérieux et son travail ». « Quand on était plus jeune, on rigolait beaucoup, on faisait des petites conneries, on se charriait beaucoup. Mais ça a toujours été quelqu’un de super gentil, humble, sérieux et motivé », liste-t-il.

Une tête bien faite et un solide entourage

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le jeune homme de 19 ans poursuit ses études en parallèle de sa carrière, « pour faire travailler mon cerveau », expliquait-il à Ouest France. Même si ses victoires l’éloignent toujours un peu plus de l’Université de Paris-Dauphine, où il est en deuxième année de licences mathématiques et informatiques.

Son entourage n’est pas non plus étranger à ses récentes performances. En plus de ses entraîneurs Maxime Teixeira et Yannick Quere, Luca Assche est accompagné par T & T Global Management, une agence de soutien et d’accompagnement pour les sportifs de haut niveau fondée par Teddy Riner, présent lors de sa victoire en junior à Roland-Garros, et Tony Parker. Sans parler de son amitié avec l’autre espoir du tennis français, Arthur Fils, une amitié commune avec Paul Colin. « C’est cool de voir des potes arriver à ce niveau-là. Les deux se tirent vers le haut et c’est super à voir », estime ce dernier. Jusqu’où ? Cela reste à voir, mais ce serait dommage de s’interdire de rêver.