France

Syrie : Trois hauts responsables devant les juges français pour crime contre l’humanité

Deux juges d’instruction françaises ont ordonné mardi que trois hauts responsables du régime syrien de Bachar al-Assad soient jugés aux assises pour la mort de deux citoyens Franco-Syriens, Mazzen Dabbagh et son fils Patrick, arrêtés en 2013, a appris l’AFP de source proche du dossier.

Dans leur ordonnance de mise en accusation, dont l’AFP a eu connaissance, les magistrates ont demandé un procès pour complicité de crimes contre l’humanité et de délit de guerre à l’encontre d’Ali Mamlouk, Jamil Hassan et Abdel Salam Mahmoud. Ali Mamlouk est l’ex-chef des renseignements syriens devenu en 2012 directeur du Bureau de la sécurité nationale, plus haute instance de renseignement en Syrie.

Jamil Hassan était pour sa part directeur des services de renseignements de l’armée de l’Air syrienne lors de la disparition des deux Franco-Syriens, tandis qu’Abdel Salam Mahmoud était directeur de la branche investigation du service de renseignement de l’armée de l’Air. Visés par des mandats d’arrêt internationaux, les accusés devraient être jugés par défaut.

Une enquête préliminaire ouverte en 2015

« Cette décision ouvre la voie, pour la première fois en France, au procès de très hauts responsables hiérarchiques de l’appareil répressif syrien », ont salué dans un communiqué la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le Centre syrien pour les médias (SCM) et la Ligue des droits de l’homme (LDH), parties civiles dans le dossier.

Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire en 2015, puis une information judiciaire avait été ouverte pour disparitions forcées et actes de torture constitutives de crimes contre l’humanité en octobre 2016, après un signalement effectué par le frère et oncle des disparus, Obeïda Dabbagh.