France

Rennes : Un suspect interpellé à Mayotte après le double meurtre à Maurepas

Il faisait l’objet d’un mandat de recherches international. Lundi 3 avril, un homme âgé de 22 ans a été interpellé à Mamoudzou par les services de police de Mayotte. Arrivé à Rennes ce mardi, il a été placé en garde à vue. Il est le principal suspect dans l’affaire du règlement de compte de Maurepas. C’est dans ce quartier populaire de Rennes que deux hommes avaient été tués et un autre gravement blessé le 28 mars dans un probable règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants. D’après le procureur de la République de Rennes, le principal suspect n’a « aucun antécédent judiciaire ». Philippe Astruc précise que la compagne du suspect a également été interpellée mais en métropole. Elle a été placée en garde à vue.

Le jeune âge du mis en cause et le pistolet-mitrailleur utilisé par l’auteur des tirs interrogent particulièrement le magistrat, qui évoque un « recours totalement désinhibé à la violence la plus extrême, le prix de la vie humaine devenant quantité négligeable ». Ce soir-là, 16 étuis de 9 mm percutés et une cartouche de calibre 12 mm non percutée avaient été retrouvées sous les arcades de la dalle du Groschen. L’une avait touché à la tête un homme de 34 ans né à Cayenne, le tuant sur le coup. Un second homme âgé de 29 ans et né en Martinique était touché au thorax, au flanc et à la cuisse et décédait sur les lieux. Arrivé à pied le visage dissimulé sous un casque de moto, le tireur était reparti à pied en direction de la rue de la Marbaudais juste après les tirs, qui avaient également touché un homme de 25 ans. Ce dernier s’était présenté le soir même au CHU Pontchaillou avec des balles dans la jambe.

D’après plusieurs sources, le frère d’une des victimes avait déjà été la cible de violences avec arme la veille du double meurtre. Des faits confirmés par le procureur. « Il pourrait y avoir un lien mais cela reste à vérifier », a répondu Philippe Astruc. Ces faits « d’une extrême gravité » avaient secoué toute la ville de Rennes, peu habituée à des règlements de compte à main armée.

Les policiers trop sollicités par les manifs ?

En 2022, le quartier de Maurepas avait cependant été le théâtre de tirs par arme automatique visant des policiers. Un homme avait également été poignardé à mort en pleine rue. Depuis, la situation semblait s’être calmée, même si les habitants décrivent « un point de deal permanent » tenu tous les jours par des individus cagoulés. Pour expliquer ce regain soudain de violence sur fond de trafic de drogue, le procureur Philippe Astruc a avancé une piste. « Il peut être observé que la mobilisation très forte des services de police dans des missions de maintien de l’ordre depuis janvier n’a pu que nous pénaliser dans la sécurisation et le traitement des zones de revente de stupéfiants », a fait savoir le procureur, estimant que « les policiers ne sont plus dans les quartiers ». La CRS8 avait débarqué ce week-end pour sécuriser la zone et « harceler les points de deal ».