France

Réforme des retraites : Les arguments contre un recours au 49.3 « sont très forts », selon Bayrou

Les arguments contre un recours du gouvernement au 49.3, qui permettrait l’adoption de la réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, « sont très forts », a jugé ce dimanche François Bayrou. « Dans la situation où nous sommes, où le texte n’a pas été adopté par un vote à l’Assemblée nationale », a justifié le patron du MoDem, parti allié de la majorité, dans l’émission du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

« Il y a peu de marges » à l’Assemblée nationale pour réunir une majorité en faveur de la réforme et « c’est pourquoi, aller à un vote positif, ça aurait de la gueule », afin de « placer chacun des parlementaires devant ses responsabilités », a-t-il ajouté. « Je crois que la Première ministre n’a pas envie de passer au 49.3 » même si cet outil constitutionnel n’est pas « honteux », a poursuivi François Bayrou. Mais « dans l’état actuel de l’adoption de cette réforme des retraites, (Élisabeth Borne) a des raisons de choisir une autre voie ».

« Pas président de la République… pour l’instant »

Le président du Mouvement démocrate a regretté une nouvelle fois que l’exécutif n’ait « pas donné aux Français la vraie situation, les vrais éléments de jugement des régimes de retraite », selon lesquels « l’Etat, le contribuable, est obligé d’apporter tous les ans entre 30 et 40 milliards d’euros pour compenser les déficits des régimes » de retraite.

Interrogé sur la fin de non-recevoir de l’Elysée apportée aux syndicats à leur demande d’être reçus par le président Emmanuel Macron, François Bayrou a répondu par l’ironie qu’il n’était « pas président de la République… pour l’instant ». Mais « notre démocratie sociale ne va pas bien et la place qui devrait être reconnue aux représentants des salariés et des indépendants, des entreprises (…) ça ne va pas du tout », a-t-il jugé.