France

Réforme des retraites : Le Conseil constitutionnel se prononce ce mercredi sur une nouvelle demande de RIP

C’est une énième journée cruciale pour les opposants à la réforme des retraites. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer ce mercredi sur une deuxième demande de référendum faite par la gauche.

La décision sera rendue publique en fin de journée. « Nous sommes très raisonnablement optimistes » sur un feu vert, concèdent les socialistes, quand les insoumis n’y croient même plus. De son côté, la majorité présidentielle est sereine et a largement enjambé l’échéance. « Si je raisonne en droit », cette demande de référendum d’initiative partagée (RIP) « ne passe pas », lâche ainsi un cadre.

Borne tacle le « bruit des casseroles »

Le « chemin démocratique » de la réforme est terminé, a pour sa part réaffirmé mardi la Première ministre Elisabeth Borne, qui a fixé avec Emmanuel Macron une nouvelle feuille de route. « Le progrès social ne viendra pas du bruit des casseroles », a-t-elle tancé, en réponse à l’écologiste Cyrielle Chatelain, dans l’hémicycle toujours bouillant du Palais-Bourbon.

Ce deuxième RIP a été initié in extremis le 13 avril par quelque 250 députés et sénateurs de gauche et indépendants. Le lendemain, le Conseil constitutionnel, sous la houlette de Laurent Fabius, avait validé l’essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l’âge légal à 64 ans, et rejeté une première demande de RIP.

La loi avait été promulguée dans la foulée par Emmanuel Macron, mais la bataille s’est poursuivie. Toujours unie après 12 journées de mobilisations, l’intersyndicale a organisé un 1er-Mai « combatif » qui a rassemblé 800.000 personnes selon la police (2,3 millions selon la CGT), mais été marqué par des violences. Des actions sont d’ailleurs attendues ce mercredi à l’occasion de la nouvelle décision du Conseil. Ainsi à Bordeaux, la CGT a appelé à manifester à 18 heures devant le tribunal de grande instance pour « exprimer cette détermination à se saisir de tous les outils républicains et démocratiques » dans le but d’obtenir le retrait de la réforme.

Dans le détail du RIP version 2, les parlementaires veulent par une consultation populaire « interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans » – soit ce qu’ils avaient déjà proposé dans la première demande retoquée par les gardiens de la Constitution. Pour accroître leurs chances de succès, ces élus emmenés par Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes, ont complété leur proposition en prévoyant de demander également une « contribution significative des revenus du capital » au financement des retraites.

Si d’aventure le RIP était validé, la course d’obstacles se poursuivrait, avec le recueil nécessaire de 4,8 millions de soutiens citoyens en neuf mois. Puis il faudrait que la proposition référendaire ne soit examinée ni par l’Assemblée nationale ni par le Sénat durant les six mois suivants, pour que le président la soumette au peuple. C’est pourquoi la gauche mise davantage sur le 8 juin, jour d’examen par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.