France

Réforme des retraites : Jordan Bardella veut un « référendum » et promet « une contre-réforme »

Il veut afin de « sortir par le haut » du débat sur les retraites. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a plaidé dimanche pour un référendum sur la réforme des retraites et assuré que son parti allait présenter un projet alternatif. « Je pense que nous pourrions aller dans les prochains jours vers des temps difficiles et incertains avec des mobilisations populaires dans la rue, des risques de blocage », a fait valoir Jordan Bardella lors du Grand rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos.

« Et puis il y a cette majorité de refus qui se constitue dans le pays autour de ces 68 % de Français d’après le sondage Ifop qui sont opposés à la réforme des retraites. Moi je dis quand on a cet horizon-là devant soi, alors il faut passer par référendum », a-t-il poursuivi.

Une contre-réforme bientôt présentée

Selon l’eurodéputé, le référendum « est un moyen de mettre ce texte au débat, d’en sortir par le haut », en soulignant qu’Emmanuel Macron « a subi un affront lors des élections législatives » à l’issue desquelles il n’a obtenu qu’une majorité relative.

Arguant qu’il y avait « 1001 façons de s’opposer à la réforme », dont le texte doit être présenté lundi en Conseil des ministres, Jordan Bardella a indiqué que le RN allait « présenter une contre-réforme » et « surtout mener l’opposition à ce texte à l’Assemblée nationale » avec les 88 députés actuels.

Il ne participera pas aux manifestations

Plutôt qu’un relèvement de l’âge de départ de 62 à 64 ans, Jordan Bardella a évoqué d’autres « pistes », comme « soutenir la natalité », « soutenir la productivité », « réindustrialiser », encourager « le patriotisme économique », ou « s’engager sur le long terme sur la suppression (…) des impôts de production ».

Saluant la « mobilisation pacifique » constatée lors des marches de jeudi et samedi contre la réforme, Jordan Bardella a toutefois personnellement exclu de défiler aux côtés des syndicats qui « ont exprimé à plusieurs reprises qu’ils ne souhaitaient pas voir les élus du Rassemblement national dans les manifs ».

Il tacle la « schizophrénie profonde » des syndicats

« Moi ça me met un peu mal à l’aise tout ça parce qu’en fait manifester à côté de quelqu’un comme Monsieur Berger (CFDT) ou Monsieur Martinez (CGT), qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron (au deuxième tour de la présidentielle face à Marine Le Pen), j’aurais le sentiment d’être un Tartuffe », a-t-il expliqué.

Jordan Bardella a en ce sens épinglé la « schizophrénie profonde » des syndicats et des oppositions de gauche qui « ont choisi le bourreau social du peuple français, il y a six mois » et qui « six mois après organisent des défilés dans la rue ».