France

Paris : Une troisième forêt urbaine verra le jour place du Colonel-Fabien

La Mairie de Paris ne veut pas renoncer à la promesse de campagne d’Anne Hidalgo de créer des forêts urbaines. Mais elle a presque entièrement revu ses plans. Exit le projet sur la dalle Henri-Fresnay, à côté de la gare de Lyon, « trop technique et coûteux », selon les mots du premier adjoint Emmanuel Grégoire, et celui derrière l’Opéra qui sera remplacé par une « signature artistique ». Reste donc l’éventuelle forêt de la place de l’Hôtel de Ville, qui ne se présente pas beaucoup mieux, mais que la municipalité est plus réticente à abandonner en raison de la symbolique, et le futur site de la place de la Catalogne dont les travaux ont débuté et où verra le jour, pour les JO 2024, 12.000 m² de bois avec 470 arbres.

Et pour tenir parole, l’équipe municipale s’est donc rabattue sur d’autres sites. A commencer par la forêt urbaine de Charonne, une friche de deux hectares acquise pour 11,5 millions d’euros auprès de la SNCF et où 2.000 arbres seront plantés. Et ce mercredi 25 janvier, Emmanuel Grégoire a annoncé la transformation de la place du Colonel-Fabien, à cheval entre les 10e et 19e arrondissements, en future forêt urbaine. Alors pour qui connaît la place aujourd’hui, sorte de grand rond-point, c’est difficile à imaginer.

« Beaucoup de défauts de son temps »

« C’est un grand espace public particulièrement inadapté aux piétons », concède Emmanuel Grégoire. « Cette place a beaucoup de défauts de son temps, embraye Alexandra Cordebard, la maire du 10e arrondissement. Elle est quasiment exclusivement réservée aux voitures et le terre-plein central est très difficile d’accès aux piétons. » L’idée de la municipalité est de créer un espace vert qui soit corridor de biodiversité entre le canal et le parc des Buttes-Chaumont, avec plusieurs objectifs, selon le premier adjoint : « végétalisation, réduction des nuisances sonores, protection des piétons, des cyclistes et du patrimoine ».

La future place vue depuis l'avenue Claude-Vellefaux.
La future place vue depuis l’avenue Claude-Vellefaux. – Mairie de Paris

Concrètement, cela va se traduire par le rattachement de l’îlot central à la partie ouest de la place, au niveau de l’auberge de jeunesse, là où les contraintes réseaux (métros, câbles, etc.) sont les moins fortes et où il est plus facile de faire pousser des arbres. « Il y aura 800 m² de pleine terre pour planter la forêt urbaine, précise Christophe Najdowski, adjoint en charge de la végétalisation de l’espace public. Ce seront des plantations denses avec 8 à 10 unités pour 100 m², soit en tout 60 à 80 arbres. » Par ailleurs, les arbres du terre-plein actuel seront intégrés à la forêt, sans coupe, promet l’élu parisien. Enfin, si la future forêt urbaine n’est pas totalement dessinée, en revanche, comme dans le cas de celle de Charonne, elle ne sera pas accessible au public, au moins le temps qu’elle se développe.

La voiture priée d’aller circuler ailleurs

Evidemment, cela va de pair avec une « redéfinition des usages », indique Christophe Najdowski. En conséquence, la chaussée destinée à la voiture va être réduite de 60 % et sera installée une piste cyclable bidirectionnelle, en fer à cheval, sur le modèle de celle de la place de la Catalogne. D’autre part, la portion de la rue de Meaux, entre la place et la rue des Chaufourniers, sera piétonnisée et végétalisée.

La concertation de ce projet estimé à 6,4 millions d’euros débute ce mercredi soir avec une réunion publique et se poursuivra jusqu’en mars. « D’avril à l’été 2024, il y aura les études et l’obtention des autorisations pour un début des travaux juste après les JO et une livraison en décembre 2025 », projette Emmanuel Grégoire qui promet que « d’autres forêts urbaines sont dans les tuyaux ». Pourquoi pas celle de l’Hôtel de ville ?