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OL-Stade Rennais : Une débâcle « lamentable » et une étrange sanction contre Désiré Doué, Rennes pique sa crise

Au Parc OL,

Pour juger du niveau de gravité de la mauvaise série rennaise (dix défaites toutes compétitions confondues depuis fin décembre), il suffit de s’étonner de voir Olivier Cloarec sortir de l’ombre. Très discret depuis sa prise de fonction officielle en mai 2022, le président du Stade Rennais est apparu avec une colère froide, ce dimanche dans les travées du Parc OL. « C’est lamentable de présenter un visage comme ça, a-t-il d’emblée lâché. On a fait une seconde période catastrophique dans laquelle on encaisse trois buts. C’est scandaleux et loin des valeurs du Stade Rennais. On est tous responsables. »

Une heure plus tôt, son club a volé en éclats face à un Olympique Lyonnais pourtant à la dérive en première période (0-1 grâce à un but d’Amine Gouiri), avant qu’il ne profiter de l’apathie bretonne pour renverser une rencontre pour la première fois depuis plus d’un an (3-1). Le capitaine Hamari Traoré y est également allé de son coup de gueule : « On a mis les Lyonnais sous pression au début et on aurait dû tuer le match. Puis on n’a plus rien proposé, c’est inquiétant. Je n’arrive pas à comprendre comment on arrive à déjouer comme ça ».

« On a perdu le fil de ce qui a fait notre force »

Sixième à deux longueurs du Losc (5e), le Stade Rennais a manqué une opportunité en or de se replacer dans la course à la Ligue Europa Conférence, la seule Coupe d’Europe que le club peut encore réellement viser (Monaco compte désormais huit points d’avance pour la Ligue Europa). Elu meilleur entraîneur de la Ligue 1 la saison passée, et sur le podium du championnat après quinze journées et la trêve du Mondial au Qatar, Bruno Genesio est clairement dans le dur en 2023 avec un groupe il est vrai amputé de son meilleur joueur Martin Terrier (9 buts et 4 passes décisives en L1), victime d’une grave blessure au genou. « On ne peut pas uniquement expliquer nos contre-performances depuis le retour de la Coupe du monde par ça, a répété ce dimanche l’ancien coach lyonnais. On a aussi perdu le fil de ce qui a fait notre force, à savoir le beau jeu, le mouvement, la qualité technique, et aussi des valeurs de collectif, de cohésion, qui s’éparpillent un peu depuis quelque temps. »

On a eu droit à un mélodrame symbolique de son management discutable sur la phase retour, au cours d’une seconde période qu’il a lui-même qualifiée de « pathétique ». A la 69e minute de jeu, alors que le VAR hésite à valider le deuxième but d’Alexandre Lacazette, parti à la limite du hors-jeu, Bruno Genesio choisit de lancer son prometteur attaquant Désiré Doué (3 buts et 1 passe décisive en Ligue 1).

« Il y a des choses qu’il faut assimiler plus vite »

Si le joueur de 17 ans, entré en jeu en même temps que Flavien Tait et Jérémy Doku, n’a pas réellement eu d’impact sur le jeu rennais, on était curieux de le voir être associé à son frangin Guéla Doué (20 ans), lorsque celui-ci s’est apprêté à faire son apparition, à trois minutes de la fin du temps réglementaire. Sauf que là, énorme surprise, Guéla remplace son frère cadet, non blessé et médusé de sortir après seulement dix-huit minutes passées sur la pelouse du Parc OL. Désiré Doué, qui a filé en dehors du terrain sans même un regard vers son entraîneur, se remettra-t-il facilement de cette sanction marquante ?

« C’est entre lui et moi, je n’ai pas à l’expliquer », a brièvement répondu sur le sujet Bruno Genesio en conférence de presse. Au micro de Prime Vidéo, il en a dit davantage sur le motif de cet épisode qui n’est vraiment pas commun, hors blessure ou réorganisation tactique suivant l’expulsion d’un joueur : « Il y a des choses qui doivent être assimilées rapidement. Lorsqu’on doit dire quelque chose deux fois, c’est déjà une fois de trop. Alors quand ça se répète trois, quatre fois, il faut utiliser d’autres méthodes. Ça n’empêche que j’ai énormément confiance en lui et qu’il fera une très bonne carrière, mais il y a des choses qu’il faut assimiler plus vite ». Piquer au vif de la sorte un gamin de 17 ans peut-il être une bonne stratégie dans une fin de saison mal embarquée (4 points sur 15 pris depuis un mois) ? Pas certain que les supporteurs bretons, ni même Olivier Cloarec, le pensent.