France

Effondrement d’un immeuble à Marseille : Feu retors, grue, chiens et drones… L’action des secours face à la catastrophe

« Une opération de longue durée qui devrait durer certainement jusqu’au week-end prochain ». Le commandant Guy des marins-pompiers de la ville de Marseille n’a pas caché l’immensité de la tâche qui l’attendait lui et ses hommes au moment de faire le point sur les opérations de recherches et de secours qui sont menées dans les décombres des l’immeubles effondrés au 17 de la rue de Tivoli, à Marseille. Un immeuble soufflé par une « explosion » à la cause « encore indéterminée », a précisé Dominique Laurens, la procureure de la république.

Neuf personnes « ne répondent pas aux appels » et sont portées disparues ont précisé les autorités alors que la centaine de pompiers engagés faisait toujours face à « un feu couvant sous les décombres », a indiqué le commandant. « Nous sommes confrontés à un feu retors, qui décroît, puis recroît, et à l’existence d’habitations dans un état qui ne nous permet pas de garantir la sécurité à 100 % », a poursuivi l’amiral Lionel. Dans cette course contre la montre, les soldats du feu jouent donc une partition de précision pour maîtriser l’incendie : contrôler son intensité pour permettre aux hommes et aux chiens des équipes cynophiles de s’engager sur le terrain, sans toutefois utiliser d’énormes quantités d’eau ou de produits chimiques qui pourraient « noyer » d’éventuels survivants.

Lever les gravats avec précaution

Pour autant « l’espoir est là, nous sommes dans l’action et tant qu’il y aura de l’espoir les opérations de secours vont continuer », a affirmé l’amiral. Des opérations de secours qui « vont prendre plusieurs jours » et se poursuivre déjà toute cette nuit, « sans baisse de dispositif ».

Pour l’heure, et plus de 20 heures après la catastrophe, les secouristes n’avaient pas encore « pénétré » les décombres. Une grue a été installée en fin de matinée pour commencer à évacuer les gravats. « Un travail très minutieux, car il faut d’abord s’assurer qu’il n’y a personne dedans. On lève un paquet de gravats, on vérifie bien qu’il n’y a personne. Et puis on recommence », résume le commandant Guy. Un travail de déblaiement effectué « en alternance » avec l’envoi d’hommes sur le terrain « suivant certaines périodes. Nous jugeons les moments où nous pouvons les engager », détaille l’amiral.

Dans ce délicat travail de terrain, les secouristes sont assistés par « plusieurs drones pour avoir une vision précise » du sinistre. Les images sont attentivement décortiquées afin que les pompiers évaluent comment ils peuvent « s’attaquer » aux décombres. Des robots de recherches sont également prêts à être déployés, mais les pompiers n’en ont pas encore eu l’usage. A l’inverse des quatre chiens mobilisés qui, lorsque l’incendie perd en intensité, peuvent entrer en action. « Les chiens ratissent la zone », a bien confirmé le commandant Guy, quoique ceux-ci n’avaient, à l’heure où sont écrites les lignes, pas encore « marqués » de victimes.

Contrôler l’intensité du feu

Dans cette course contre la montre, chaque instant rapproche toutefois les pompiers du moment où ils pourraient sortir des gravats d’éventuels miraculés. « Nous avançons petit à petit vers une meilleure maîtrise du terrain et donc de la possibilité de retrouver des victimes sous les décombres », a voulu positiver l’amiral. Parmi les neuf portées recherchées, « il s’agit de personnes d’un certain âge et d’un jeune couple d’une trentaine d’années. Selon les informations transmises, il n’y a pas d’enfants ou de mineurs », a précisé la procureure.

Trente-trois immeubles du périmètre élargi instauré par les pompiers ont été évacués.  « Les bâtiments du quartier étaient en assez bon état, mais ils ont souffert », a commenté le commendant Guy. Près de 200 personnes ont ainsi été délogées. Les trois-quarts ont pu être accueilli chez des proches tandis que 50 ont été mis à l’abri dans des hôtels de la ville. Accompagnés de pompiers ou de policiers, ils pouvaient au compte-goutte passer à leur domicile récupérer quelques affaires personnelles ou leurs animaux de compagnie avant de repartir, sans savoir quand ils reviendront.