AlgérieFrance

Mort de Nahel en France : entre manifestations et détention du policier

Une foule immense, évaluée à plusieurs milliers de personnes, a défilé jeudi après-midi dans les rues de Nanterre pour rendre hommage à Nahel, ce jeune de 17 ans tragiquement décédé lors d’un contrôle routier, deux jours plus tôt. Au cœur de la marche, une banderole immaculée portait en lettres noires le cri de ralliement de la foule : « Justice pour Nahel ».

La mère de Nahel, sur une camionnette, menait cette procession émouvante, accompagnée de milliers de participants.

Plusieurs figures publiques ont également rejoint le cortège. Parmi elles, Assa Traoré, devenue emblématique dans le combat contre les violences policières, a affirmé : « Il faut que le monde entier voie (…). Quand on marche pour Nahel on marche pour tous ceux qui n’ont pas eu de caméra ». Des responsables politiques tels que Manuel Bompard de La France insoumise et Marine Tondelier, à la tête d’Europe Écologie Les Verts, étaient également présents.

Sur son compte Instagram, l’artiste d’origine algérienne Nawel Madani a également exprimé son empathie : « je n’ose pas imaginer la douleur que cette disparition doit provoquer à tes proches… ».

Malgré la noble cause, des heurts ont éclaté en fin de manifestation devant la préfecture des Hauts-de-Seine, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. « La situation est désormais « sous contrôle » », a affirmé Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, lors d’une intervention sur franceinfo.

La mort de Nahel a déjà déclenché trois nuits de violences urbaines, les 27, 28 et 29 juin. Selon les informations recueillies par BFMTV auprès de la préfecture de police de Paris, quelque 6200 personnes dont 1000 « perturbateurs » ont pris part à cette marche blanche.

Selon le Parisien, au moins 420 interpellations ont été effectuées, partout en France, en plus des pillages de magasins rue de Rivoli à Paris et des mairie et école brûlées à Lille.

Le policier auteur du tir fatal en détention provisoire pour homicide volontaire

Le brigadier à l’origine du tir mortel sur Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, révèle le parquet de Nanterre. Ce drame, survenu lors d’un contrôle routier qui a mal tourné, a provoqué un émoi considérable dans la ville.

Le parquet de Nanterre, a annoncé que le policier impliqué dans la mort de Nahel a été présenté à un juge d’instruction jeudi. À l’issue de cette comparution, il a été mis en examen pour homicide volontaire et incarcéré. « Le policier déféré ce jour dans le cadre d’une ouverture d’information judiciaire pour homicide volontaire a été mis en examen de ce chef et placé en détention provisoire », selon un communiqué de presse du parquet.

En effet, dans la vidéo relayée par LCI, Pascal Prache, Procureur de la République affirme : « Le parquet de Nanterre a ouvert deux enquêtes : l’une pour un refus d’obtempérer et celle d’homicide volontaire. Deux enquêtes différentes. »