France

« Minute Papillon » : Le SNUS, nouvelle tendance dangereuse chez les ados ?

« J’ai découvert le Snus avec des amies danoises ». Au quotidien, Virgile, 20 ans, alterne entre cigarettes et vapoteuse. Un habitué de la nicotine, curieux de découvrir ce nouveau produit que consomment ses amies. Dans les pays du nord de l’Union européenne, comme en Suède où il est légal, le Snus circule depuis déjà plusieurs années. Petit sachet contenant de la poudre de tabac, forte en nicotine, sa praticité séduit. Il se consomme directement dans la bouche en le plaçant entre la gencive et la lèvre.

Mais ce n’est que récemment que le Snus a fait une percée sur notre territoire. Il s’est même invité dans les couloirs des établissements scolaires. Sur Tik Tok ou Snpachat, des vidéos montrent des jeunes en plein malaise, après avoir testé pour la première fois le produit. Dans un collège d’Essonne, un garçon a même été placé en garde à vue en décembre 2022 pour avoir vendu du Snus à des camarades.

« Une stratégie marketing qui séduit les jeunes »

Dans ce podcast de « Minute Papillon ! », Bernard Basset, président de l’association Addictions France, affirme avoir relevé sa vigilance sur ce produit. En cause, une offensive, selon lui, de la part des industriels du tabac, pour séduire les jeunes, une population qui se détourne de plus en plus du tabac. « La cigarette a mauvaise image, donc pour les jeunes il faut trouver un produit qui soit moins ringard. Le SNUS correspond à ça » détaille Bernard Basset.

« On incite les jeunes à consommer du Snus parce que ça diversifie l’offre de l’industrie du tabac » ajoute-t-il. Cette nouvelle offre s’accompagne de stratégies marketing taillées sur mesure pour les adolescents. Un prix abordable (5 euros pour une boîte de 20 sachets) et un packaging coloré. Quant aux saveurs, elles sont nombreuses : pastèque, cola, menthe, fruits rouges… À l’image des « puffs », cigarette électronique jetable, ces sachets de tabac tentent de séduire tout le monde.

« Ça a augmenté ma tolérance à la nicotine »

Selon Bernard Basset, les intentions derrière cette stratégie sont claires : rendre dépendant les jeunes à la nicotine pour les amener ensuite vers le tabac. Dans ce podcast de « Minute Papillon ! », Virgile confie qu’il n’a pas eu de difficultés à arrêter le Snus, mais que les effets ont été clairs.

« Ma consommation en substituts nicotiniques a augmenté après avoir arrêté, détaille-t-il, je pense que ça a augmenté ma tolérance à la nicotine ». Un effet que Bernard Basset observe lui aussi. En s’appuyant sur des études de pays nordiques comme la Norvège, il tire la sonnette d’alarme. « Le premier effet c’est bien sûr de créer une addiction. Mais cela peut aussi créer des irritations de la gencive qui peuvent dégénérer en cancers locaux. On note aussi une augmentation du risque de diabète et du cancer du pancréas. » Pour le moment, aucune scientifique sur les effets du Snus ou sur ses consommateurs n’a été réalisée en France.

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