France

Logement social : Une priorité donnée aux pompiers volontaires

On ne le sait pas forcément quand on les voit intervenir sur une situation d’urgence. En France, 80 % des sapeurs-pompiers sont pourtant des volontaires. Des hommes et des femmes qui exercent un autre métier, en plus de s’engager pour la sécurité des autres (en contrepartie d’une indemnité). Et qui ont, eux aussi, des problèmes d’accès au logement.

Dans plusieurs départements, comme en Loire-Atlantique où la situation est par endroits très tendue, les pompiers ont donc décidé de se rapprocher des bailleurs sociaux pour trouver des solutions. Ce mercredi, une convention a d’ailleurs officiellement été signée entre l’Etat, le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et l’Union sociale pour l’habitat (USH) représentant quinze bailleurs, afin que les 3.900 pompiers volontaires du département bénéficient d’un accès prioritaire au logement social.

Pour Michel Ménard, président du conseil d’administration du Sdis, il s’agit d’« un enjeu majeur si l’on veut maintenir les effectifs de pompiers disponibles et à proximité ». Car pour mener à bien leurs missions, et notamment partir rapidement sur des interventions, de jour comme de nuit, les volontaires doivent résider dans un appartement ou une maison situé à moins de six minutes d’une caserne. Encore faut-il le trouver, et que le budget suive ! En Ille-et-Vilaine ou en Haute-Garonne, des initiatives similaires avaient émergé il y a plusieurs années déjà. Celles-ci devraient se déployer plus largement sur le territoire maintenant que la loi Matras visant à « consolider le système de sécurité civile » encadre ce type de dispositifs.

Un coup de pouce supplémentaire

Attention, il ne s’agit pas non plus d’un passe-droit puisque les sapeurs-pompiers qui postuleront devront en premier lieu être éligibles au logement social (comme le sont en théorie 70 % des Français). Mais leur engagement leur conférera une labellisation qui les placera sur la liste des publics prioritaires, déjà nombreux pour divers motifs. « C’est un coup de pouce en plus pour que leur dossier puisse être examiné en commission d’attribution, qui reste totalement souveraine », expliquent les acteurs concernés en Loire-Atlantique, où seule une demande sur six de logement social en moyenne (9.000 sur 55.800) est satisfaite.

Dans ce département, depuis janvier et le lancement du dispositif, seize dossiers ont été remplis et un logement a déjà été attribué à un pompier, à Saint-Etienne-de-Montluc. Le Sdis 44 cherche en parallèle d’autres leviers pour attirer de nouvelles recrues (300 personnes par an) mais surtout les fidéliser : des conventions sont notamment signées avec les entreprises pour que ces dernières acceptent de libérer les pompiers en journée en cas d’intervention. En Loire-Atlantique, 78 des 92 centres sont exclusivement constitués de volontaires.