France

« Les fleurs d’un monde flottant » : Le Japon, au cœur des mythologies personnelles d’Amélie Nothomb

« Ma mythologie personnelle, c’est vraiment le Japon. Mes premiers souvenirs sont japonais, je me suis très longtemps crue Japonaise et c’était une conviction profonde… » C’est ainsi que commence Japon, les fleurs d’un monde flottant, la passionnante série documentaire d’Amélie Nothomb pour Audible, la plateforme de livres audio d’Amazon. La romancière a passé les cinq premières années de sa vie au Japon, dans la région « parfaite » des temples et des estampes du Kansai, entre Kobe, Kyoto et Nara. « En être arrachée à l’âge de 5 ans » fut « le choc fondamental » de sa vie, explique-t-elle. Je l’ai vécu comme un accident métaphysique, une blessure qu’il faudrait réparer un jour. »

Des pierres qui tracent un chemin

Ce fut peut-être le cas quand elle est revenue, une quinzaine d’années plus tard, à Tokyo cette fois, pour une expérience radicalement différentes et nettement plus douloureuse dont elle tirera l’un de ses plus romans les plus connus, Stupeur et tremblements. Le Japon, elle y revient encore de temps à autre, dans la réalité ou dans ses romans, et cette fois, c’est dans une série audio sur les mythes qu’elle ajoute une pierre à sa propre légende. Ou bien plusieurs pierres qui tracent tout un chemin : des kamis au shinto, de Bouddha au zen, de l’esprit des samouraïs à la voie des arts – art floral, calligraphie, haïku, théâtre no… Sans oublier l’art de vivre : cérémonies du thé ou dégustation de saké qu’Amélie préfère « à la montagne, en altitude »…

« La plus belle des cultures »

Un an après avoir écrit un autre livre audio semblable autour de La Divine Comédie, Amélie Nothomb revisite nombre d’aspects de l’imaginaire japonais, en les truffant d’expériences et de réflexions personnelles. Sa connaissance de la mythologie et des traditions du pays du soleil levant mêle à la fois des explications d’experts et des souvenirs de son enfance. Comme quand elle reprend et développe cette définition entendue de son ancienne gouvernante qui, à la question de ce qu’était le shintoïsme, lui « a répondu : tout ce qui est beau est dieu ».

« Amélie a vraiment le don de rendre accessibles des histoires parfois complexes », souligne Laureline Amanieux, la réalisatrice avec qui elle cosigne cette série documentaire. Son histoire et celle d’un Japon dont elle vante, dans la vidéo qui illustre cet article, à la fois « la plus belle des cultures » et les « incroyables facultés d’adaptation ».