France

La justice recale les victimes de l’amiante, qui réclamaient un procès

Une procédure dans le vent. Le tribunal correctionnel de Paris a jugé vendredi irrecevable une citation directe déposée en novembre 2021 par près de 2.000 victimes du scandale de l’amiante, qui espéraient obtenir par ce biais un procès contre 14 personnes ayant eu des responsabilités au niveau national.

Le tribunal a prononcé la nullité de cette procédure en raison de son « imprécision », expliquant que les prévenus n’étaient « pas en état de pouvoir relier ce qui est reproché à chacun » à des victimes précises.

Une nouvelle procédure à venir

Classé cancérogène à la fin des années 1970, l’amiante est interdit en France depuis 1997. Selon les prédictions du Haut Conseil de la Santé publique en 2014, ce matériau naturel fibreux, très utilisé dans le secteur du bâtiment, pourrait être responsable de 60.000 à 100.000 décès d’ici à 2050.

« On est à plus de 3.000 décès par an », affirme Michel Parigot, président du comité Anti-Amiante Jussieu, qui, sur France Info, a exhorté la justice de juger « les industriels et hauts fonctionnaires qui ont fait du lobbying depuis la fin des années 1970 ».

Mais les victimes n’ont pas dit leur dernier mot et s’apprêtent à lancer une nouvelle procédure. « Dans cette affaire on peut refaire une citation et c’est ce qu’on va faire, très clairement », a annoncé Michel Parigot, responsable de l’association nationale des victimes de l’amiante (AVA), après l’énoncé de la décision. Depuis environ trois ans, la plupart des dossiers de l’amiante instruits à Paris se sont conclus par des non-lieux, au grand dam des victimes.