France

Ile-de-France : La région veut construire 27 pôles autour de Paris, pour décentraliser

« Une région polycentrique » : telle est la promesse de la présidente (LR) de l’Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a présenté lundi le futur schéma d’aménagement de la région. Elle souhaite une région moins centrée sur Paris. « Nous allons casser cette logique mortifère du métro-boulot-dodo », a déclaré Valérie Pécresse, annonçant 27 « centralités », des villes autour desquelles elle entend concentrer ses efforts et qui auront le droit d’urbaniser davantage que les autres.

Pour les relier, quelque 656 kilomètres de transports en commun supplémentaire sont prévus ou déjà en chantier. « Certains ont parlé de ville du quart d’heure mais on pourrait paraphraser en parlant de région des 20 minutes », a-t-elle ajouté, un emprunt au concept de « ville du quart d’heure » promu par la maire de Paris Anne Hidalgo.

Bâtiments réversibles

Le Sdrif (Schéma directeur de la région Ile-de-France), planifie à long terme l’aménagement du territoire et doit être respecté par les élus locaux dans leurs plans d’urbanisme. Le précédent datait de 2013. Le document, une « V0 » selon le vice-président chargé de l’urbanisme, Jean-Philippe Dugoin-Clément, devrait être soumis une première fois au conseil régional à l’été, puis adopté sous sa forme définitive à l’été 2024.

Le Sdrif imposera de penser les nouveaux bâtiments comme réversibles, c’est-à-dire adaptés à un changement d’usage (logement, bureaux, commerce…), et d’intégrer dans leur construction des matériaux biosourcés plus écologiques, comme le bois.

Terrains réservés à la « réindustrialisation »

La région, qui va sanctuariser des espaces agricoles menacés par l’urbanisation, se fixe un objectif de réduire de 20 % par décennie le rythme d’artificialisation des sols. Moins que ce que la loi impose aux autres régions (50 % par décennie), avant d’atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Faire plus, alors que l’Ile-de-France est déjà la région la plus dense de France, serait « intenable socialement », compte tenu de la croissance démographique et des besoins en logement, a justifié Jean-Philippe Dugoin-Clément.

La région conserve son objectif de produire 70.000 nouveaux logements par an, mais ceux-ci pourront être issus de transformations ou de réhabilitations plutôt que de constructions neuves. Une partie des terrains de la région, 28.000 hectares, seront réservés à la « réindustrialisation », dont 600 pour de nouveaux sites.