France

Cent jours « pour agir »… L’essentiel de l’allocution d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a pris la parole durant une allocution de treize minutes ce lundi soir pour tenter de clore la « séquence » de la réforme des retraites. Une intervention durant laquelle le président de la République n’a pas fait de grandes annonces – c’était attendu – mais a tout de même décliné un programme copieux d’ici le 14-Juillet, érigé en point d’étape.

Sur les retraites : pas de mea culpa, mais un constat

La réforme des retraites était « nécessaire », a plaidé Emmanuel Macron, en disant « regretter » qu’elle n’ait pas été « acceptée » et qu’un « consensus » n’ait « pas pu être trouvé ». Le chef de l’Etat a assuré qu’il entendait la « colère » des Français, estimant que « personne ne peut rester sourd à cette revendication de justice sociale et de rénovation de notre vie démocratique ».

Pour autant, il n’a bien sûr pas retiré la réforme. Il a ainsi à nouveau appelé à une réunion des partenaires sociaux demain mardi à l’Elysée : « la porte sera toujours ouverte », a-t-il affirmé alors que l’intersyndicale a déjà décliné l’invitation. Cela ne l’a pas empêché d’appeler au dialogue social au niveau national comme au plus près du terrain entre partenaires sociaux.

Pour se relancer, trois chantiers

Ceux et celles qui espéraient une pose en seront pour leurs frais : pour Emmanuel Macron, la réponse à la crise qui touche le pays « ne peut être ni dans l’immobilisme, ni dans l’extrémisme ». Pour cela, le président a annoncé trois chantiers : un sur le travail, un sur l’ordre républicain et un sur le progrès. Sur le travail, le président a confié sa volonté de bâtir un « nouveau pacte de la vie au travail » dans les prochaines semaines. Il s’agira de parler revenus, carrières, conditions de travail ou partage des richesses.

Sur l’ordre républicain, Emmanuel Macron a parlé de la lutte contre la fraude sociale et fiscale. Il a aussi annoncé la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie. « L’Etat de droit est notre socle et il n’y a pas de liberté sans droit ni sans sanction envers ceux qui transgressent le droit des autres », a affirmé le chef de l’Etat. Par ailleurs, et c’est plutôt une surprise, le thème de l’immigration a fait son retour dans le discours, alors qu’il avait été mis en pause après le 49.3 sur les retraites. Peut-être un retour du projet de loi de Gérald Darmanin ?

« Nous devons lutter contre le sentiment que voter, ce n’est pas décider », a affirmé Emmanuel Macron pour son dernier chantier sur « le progrès ». Le président a demandé aux présidents des chambres parlementaires des pistes pour rendre des institutions plus efficaces. Sur le front de la santé, il a donné l’objectif d’un désengorgement des services d’urgence à la fin de l’année prochaine.

Le 14-Juillet comme horizon

« Nous avons devant nous cent jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France », a clamé Emmanuel Macron, donnant rendez-vous « le 14 juillet prochain » pour « faire un premier bilan ». La Première ministre Elisabeth Borne est chargée de détailler la feuille de route « dès la semaine prochaine ». On comprend par là que la cheffe du gouvernement voit son bail prolongé à Matignon jusqu’à cet été au moins.

Pour imager son propos, Emmanuel Macron a donné l’exemple de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Il y a quatre ans, il avait donné l’objectif d’une reconstruction en cinq ans, il a rappelé qu’il avait été raillé à l’époque. « Eh bien nous allons le faire ! », a-t-il réaffirmé, grâce à l’engagement des ouvriers du chantier. « C’est notre devoir et je vous fais confiance, je nous fais confiance pour y arriver », a-t-il conclu.