France

Au procès de Tariq Ramadan, Dieudonné appelé à la barre

Dieudonné appelé à la rescousse pour défendre Tariq Ramadan ? La défense de l’islamologue, qui comparaît depuis lundi à Genève pour viol – ce qu’il nie – a convoqué l’humoriste controversé Dieudonné à venir témoigner ce mardi, au deuxième jour du procès de cette affaire vieille de 15 ans. La plaignante, présente dans la salle durant tous les débats lundi, doit elle aussi s’exprimer ce mardi pour la première fois devant le tribunal correctionnel, où cette affaire a attiré la presse française et la foule.

Convertie à l’islam, la plaignante suisse, qui a choisi le prénom d’emprunt de « Brigitte » pour se protéger des menaces, avait une quarantaine d’années à l’époque des faits. Elle assure que l’islamologue l’a soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes, le soir du 28 octobre 2008, dans une chambre d’hôtel à Genève. Elle a porté plainte en 2018.

Dieudonné aurait reçu les confidences de la victime

La défense a souhaité faire témoigner Dieudonné, un proche de la plaignante, car son nom apparaît dans un courrier anonyme reçu par le tribunal. Il aurait recueilli les confidences de « Brigitte » concernant une relation consentie avec Tariq Ramadan. « Il apportera son concours à la manifestation de la vérité », a indiqué à l’AFP l’avocat de Dieudonné, Emmanuel Ludot.

« Faire venir Dieudonné comme témoin à partir d’une lettre anonyme qui est survenue 15 jours avant cette audience dans un dossier qui existe depuis cinq ans, qui est ni datée, ni signée et dont on ne sait pas qui l’a écrite, c’est un procédé tout à fait pathétique qui en dit beaucoup sur le fait que Ramadan est à court d’arguments », a indiqué à des journalistes l’avocat de la plaignante, François Zimeray.

Tariq Ramadan a affirmé lundi vouloir « se battre » contre « le mensonge et la manipulation ». L’intellectuel suisse, figure charismatique et contestée de l’islam européen, risque entre deux et dix ans de prison. Le jugement est attendu le 24 mai. En France, l’islamologue âgé de 60 ans est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, une affaire qui a déclenché sa chute en 2017.