France

La « Bulle », un lieu d’accueil à Paris pour les LGBTQI + vulnérables

« Ça va être un très beau lieu, le plus beau pour personnes LGBT, ouvert pour les réfugiés homosexuels et trans », s’enthousiasme Jean-Luc Romero, adjoint à la Maire de Paris en charge des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations. Pour fêter la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, qui se déroule mercredi 17 mai, la ville va inaugurer un nouveau « lieu d’accompagnement », dédié aux personnes LGBTQI + « en situation de vulnérabilité », notamment réfugiées.

La « Bulle », d’une surface de 520 m2, est située au 22 rue Malher, en plein cœur du Marais, à côté de la bibliothèque historique de la Ville de Paris, dont elle occupe l’ancien espace dédié aux expositions. L’endroit offrira services, ressources, permanences d’accompagnement, groupe de parole thérapeutiques, cours de français, pratiques artistiques et sera aussi un lieu de débat et d’expositions. Il est géré par sept associations : Ardhis, Outrans, XY médias, Wassla, le Front transfem, Espace santé trans et Ankh.

Mutualiser les compétences

« On est très fiers et fières de pouvoir accueillir ces personnes dans un espace central pour la ville, porté politiquement, et de leur dire qu’elles sont aussi chez elles, dans leur bulle, où elles pourront trouver chaleur, convivialité et ressources pour affronter le monde extérieur », commente Aude Le Moullec-Rieu, présidente de l’Ardhis et codirigeante de la Bulle. « C’est un espace impressionnant, et le fait d’avoir un lieu dans un beau quartier c’est très important, on car on s’adresse à des personnes dévalorisées. On veut leur dire qu’elles en valent la peine », complète Anais Perrin-Prevelle, coprésidente de l’association Outrans.

Jusqu’à présent Outrans, qui aide les personnes trans et non-binaires, opérait pour ses rendez-vous individuels dans des cafés. « Vous imaginez ce que cela pouvait être de parler de tout ça dans un café, avec des oreilles indiscrètes ? », explique Anais Perrin-Prevelle, qui se réjouit d’avoir un endroit pour parler en toute tranquillité. La responsable se félicite aussi de pouvoir bientôt mutualiser les compétences de toutes ces associations.

Des logements pour une centaine de personnes

La ville a fait 590.000 euros de travaux et la Bulle bénéficie d’un loyer réduit à 10.000 euros par an (sans quoi le coût aurait été multiplié par 15), ainsi que d’une subvention de 20.000 euros par an pour le fonctionnement. La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) a ajouté 85.000 euros pour l’équipement et faire vivre le local.

En plus de ce centre qui est un lieu de soutien et non d’hébergement, la ville a ouvert huit appartements en deux ans pour 48 réfugiés LGBTQI +, gérés par l’association Basiliade, dont l’un dans l’ancien appartement de la leadeuse de la manif pour Tous, Frigide Barjot. La capacité d’accueil devrait à terme monter à 72 personnes et même à une centaine de places lorsque ouvrira le projet de centre géré par les associations Aurore et Ardhis prévu pour 2024, niché à côté de la bibliothèque de l’Arsenal, dans le 4e arrondissement.