Belgique

Les principaux poids lourds de Défi apportent leur soutien à François De Smet : “Nous ne pouvons soutenir les interventions d’Olivier Maingain”

L’ancien président Olivier Maingain accuse le chef de cabinet du président François De Smet de “manipulation des votes. Il a menacé de quitter le parti si un nouveau vote devait avoir lieu.

Ce vendredi, les principaux poids lourds du parti ont envoyé une lettre ouverte dans laquelle ils appellent “à dépasser les luttes fratricides et à renouer avec le dialogue”.

Le texte, envoyé par Cécile Jodogne, est signé par Bernard Clerfayt, ministre bruxellois, Sophie De Vos, bourgmestre d’Auderghem, Cécile Jodogne, bourgmestre de Schaerbeek, ainsi que les députés Joëlle Maison, Marie Nagy, Emin Özkara et Sophie Rohonyi.

« Ce qui s’est passé chez DéFi, c’est du jamais-vu en politique belge »

Fait notable, Emmanuel De Bock, chef de groupe au Parlement bruxellois ainsi que les députés Jonathan de Patoul et Marc Loewenstein, pourtant particulièrement mal traités sur les listes électorales régionales, ont signé le courrier.

guillement

« La vision politique du parti est aujourd’hui trahie par des attaques qui déshonorent celui qui a lancé les hostilités autant que le parti tout entier, plongé dans un conflit que personne ne voulait.”

DéFI est plus qu’une lutte fratricide. Plus qu’un conflit entre un ancien président et un président en exercice “, écrivent les signataires. “DéFI c’est d’abord des idées, des militants et des mandataires qui sont sur le terrain, travaillent au parlement, dirigent des communes ou participent à un gouvernement.”

Selon eux, la vision politique du parti “est aujourd’hui trahie par des attaques qui déshonorent celui qui a lancé les hostilités autant que le parti tout entier, plongé dans un conflit que personne ne voulait.”

Ils poursuivent. “Nous en sommes les premiers déçus. Vous ne verrez pas chez DéFI les tractations pour des listes qui se font derrière les portes closes de la présidence d’un parti ou dans des dîners d’initiés. Chez DéFI, nous constituons nos listes en consultant nos militants, selon des principes démocratiques.”

Bernard Clerfayt et cie, dans ce courrier, soutiennent la thèse de leur président, et n’accréditent pas celle de la fraude, soutenue par Olivier Maingain.” L’erreur est humaine, et peut malheureusement se glisser dans une procédure bien rodée, qui ne posa jamais problème auparavant. Nous avons toute confiance dans la procédure proposée par le Président du parti, ainsi que le président de la commission électorale et l’équipe du parti.”

guillement

« Nous ne pouvons soutenir aujourd’hui les interventions de cet ancien président de parti qui n’aurait jamais accepté de tels procédés pendant les 25 années de sa présidence. »

Ils questionnent la nécessité du conflit en cours. “Pourquoi s’attaquer frontalement à celles et ceux qui s’impliquent au quotidien pour faire vivre notre parti et sa démocratie interne, du mieux possible, avec les moyens qui sont les nôtres ? Nous, qui nous sommes engagés en politique par conviction démocratique, par envie de défendre des politiques pour construire une société plus juste et qui avons tant fait pour rendre plus transparente et correcte la vie politique, ne pouvons soutenir aujourd’hui les interventions de cet ancien président de parti qui n’aurait jamais accepté de tels procédés pendant les 25 années de sa présidence.”

Les signataires saluent toutefois l’apport indéniable de l’ancien président du FDF.

Figure incontournable de notre parti, esprit brillant et visionnaire, nous sommes convaincus qu’il acceptera de revenir vers une discussion constructive, avec les membres du Conseil général et ainsi trouver des solutions avec intelligence, respect et solidarité, et en suivant les règles de la démocratie interne auxquelles nous tenons autant que lui”, ajoutent-ils. “Nous ne pouvons pas persévérer dans cette voie désastreuse et décourager militants, sympathisants et citoyens qui observent ce triste spectacle, inédit dans notre parti. Tout comme eux, nous attendons plus de DéFI et de la vie politique. Un conseil général se tiendra prochainement et sera l’occasion des explications, du débat démocratique et, éventuellement, d’un nouveau vote. Pour que ce moment soit celui de la réconciliation et de l’intelligence, nous souhaitons sortir de la logique brutale des déclarations tapageuses pour renouer avec un dialogue constructif. Notre espace de communication doit se concentrer sur nos valeurs, nos projets et nos programmes pour les citoyens. Démontrons ensemble que chez DéFI, la démocratie triomphe toujours.”

Tous les parlementaires, sauf Michaël Vossaert et Nicole Bomele

En pratique, l’ensemble des parlementaires, sauf deux, et tous les bourgmestres, sauf Olivier Maingain, ont signé le texte. L’indication est claire : le soutien des barons du parti va au président François De Smet.

Seuls les députés Michaël Vossaert et Nicole Bomele n’ont pas signé le courrier. Le premier avait été candidat contre François De Smet lors de la dernière élection présidentielle interne, avec dans un premier temps un soutien implicite d’Olivier Maingain, tandis que la seconde avait soutenu cette candidature.

Olivier Maingain peut toutefois compter sur des soutiens aux niveaux plus intermédiaires du parti, via la puissante section de Woluwe-Saint-Lambert, celle de Bruxelles-ville, et d’un certain nombre de militants, ainsi que de futurs députés, tels que son fils Fabian et Michaël Loriaux (5e sur la liste régionale).

Conflit ouvert chez DéFI : “Je suis très soutenu, ceux qui croient me faire taire se trompent”, déclare Olivier Maingain