Belgique

Le poste de secrétaire d’État de Sarah Schlitz (Écolo) ne tient plus qu’à un fil…

Il était notamment question d’une exposition organisée à la “Kaserne Dossin” et d’initiatives de lutte contre les violences liées au genre et de défense des droits des LGBTQIA + (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans, Queers, Intersexués, Asexuels ou Aromantiques et d’autres termes désignant les genres et les sexualités).

Or, un mandataire ne peut pas profiter de l’octroi d’aides publiques pour faire sa propre publicité. Mardi dernier, la commission de Contrôle des dépenses électorales de la Chambre avait décidé, à l’unanimité, d’adresser une réprimande à Sarah Schlitz. Cette dernière avait évoqué “une maladresse” de la part de son cabinet et avait présenté ses excuses : elle n’avait pas exigé que son logo personnel soit mis en avant, assurait-elle.

Mais… Jeudi dernier, cette ligne de défense a été contredite par des informations publiées par La Dernière Heure. Dans un guide signé par Sarah Schlitz et portant sur l’appel à projet “Tant qu’il le faudra !” (en faveur de l’égalité des genres), il était indiqué clairement que l’obtention d’un subside impliquait de rendre visible le logo de la secrétaire d’État.

Cette dernière s’était défendue en expliquant que cette demande était liée à une pratique de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes antérieure à son arrivée à la tête du secrétariat d’État. Si son cabinet avait validé ce guide, c’était “une erreur”, un “manque de vigilance”.

Le « mensonge » de Sarah Schlitz (selon la N-VA).

Par la voix du député Sander Loones, les nationalistes flamands avaient alors accusé la mandataire Écolo d’avoir menti. Une motion réclamant la démission de Sarah Schlitz avait été déposée par la N-VA. Elle devrait être examinée ce jeudi, lors de la séance plénière de la Chambre à l’occasion d’un nouveau débat sur le logo-gate.

Le dossier devrait toutefois revenir au parlement dès ce mercredi, lors de la commission Santé et Égalité des Chances : avec astuce, le député Sander Loones a déposé des questions périphériques (notamment sur la déontologie des collaborateurs de cabinets) qui lui permettront d’interroger Sarah Schlitz sans attendre la plénière. “Sander Loones connaît le règlement par cœur”, souligne une source parlementaire.

Lâchée politiquement ?

Depuis plus d’une semaine, Sarah Schlitz est en grande difficulté. Son poste au sein de l’équipe De Croo est clairement menacé et des bruits de couloir laissent entendre qu’elle pourrait annoncer sa démission rapidement. Au-delà de la question de son “mensonge” devant le parlement, il faut constater que ses soutiens politiques tombent les uns après les autres. Du côté d’Écolo, les poids lourds se sont faits particulièrement discrets ces dernières heures. Une réunion interne “de crise” au niveau du parti pourrait avoir lieu ce mardi, entend-on.

Dans les autres formations qui font partie de la majorité fédérale, plusieurs personnalités ont pris leurs distances. Par exemple, Ahmed Laaouej, chef du groupe PS à la Chambre, avait déclaré la semaine dernière que “si, dans les jours qui viennent, il y a le moindre élément matériel qui confirme que Sarah Schlitz n’a pas dit la vérité, elle devra alors en tirer les conséquences”. Cette phrase a particulièrement heurté les verts qui se sont sentis lâchés par les socialistes.

Mais le vrai coup de poignard est venu de Conner Rousseau. Ce dimanche, lors de l’émission De zevende dag, le président de Vooruit a ouvertement douté de la possibilité pour Sarah Schlitz de rester en place dans un tel contexte. Une sorte d’invitation polie à quitter le gouvernement…

Pour ne rien arranger, une communication venant d’une collaboratrice de Sarah Schlitz et diffusée sur son compte Instagram privé suscite l’indignation depuis lundi soir. Dans ses publications visant à défendre la mandataire écologiste, la N-VA et le Sander Loones étaient associés à l’extrême droite et au… nazisme.

Face à cette nouvelle polémique, Sarah Schlitz a été obligée de présenter ses excuses, ce mardi. “Les questions de M. Loones sur mon travail s’inscrivent dans son rôle légitime de député. J’y ai répondu et continuerai à y répondre. J’appelle à la sérénité et au respect du travail parlementaire, a-t-elle expliqué sur Twitter. Le régime nazi a commis un génocide et des crimes contre l’humanité qui ne sont absolument pas comparables avec le travail parlementaire de M. Loones.”

L’atmosphère devient particulièrement étouffante pour Sarah Schlitz. Certains, au sein du gouvernement, estiment qu’elle pourrait rendre sa démission afin d’éviter la commission de mercredi et la plénière de jeudi. La N-VA ne va pas lâcher sa proie : en démissionnant maintenant, l’écologiste éviterait de boire le calice jusqu’à la lie…

La comparaison entre la N-VA et les nazis fait scandale.