Belgique

Le MR va mettre le nucléaire au cœur de sa campagne électorale en 2024

C’est ce qu’a expliqué le président du MR, mardi, lors d’une entrevue informelle avec quelques journalistes au siège du parti. “Cette question va constituer l’un de nos angles de campagne. Et ce dossier sera déterminant pour la composition de la future majorité fédérale”, a répondu Georges-Louis Bouchez, en réponse aux questions portant sur les soubresauts actuels du dossier nucléaire.

Les verts dans l’opposition en 2024 ?

La prolongation ou non de la Vivaldi pour une législature supplémentaire pourrait dépendre des accords et des désaccords autour de ce dossier. Écolo et Groen pourraient renoncer à rempiler en 2024 s’ils sentent qu’on leur force trop la main sur les réacteurs.

La Belgique va se joindre au « club » nucléaire de la France

Au contraire, la N-VA – pro-nucléaire comme le MR – pourrait à nouveau être attirée dans le jeu fédéral. Bart De Wever a affirmé à plusieurs reprises qu’il exigerait une grande réforme de l’État comme condition à une participation de sa formation au prochain gouvernement fédéral. Mais le président des nationalistes flamands pourrait changer d’avis, mettre de côté son agenda institutionnel et saisir l’opportunité de négocier un accord de majorité qui pencherait à droite. Comme il l’avait fait en 2014 lors de la constitution du gouvernement Michel.

Si le MR souhaite faire du nucléaire un enjeu de campagne, cela implique que, d’ici là, les libéraux francophones se montrent intraitables sur le sujet. Notamment vis-à-vis de leurs partenaires écologistes au sein de la Vivaldi. “D’ici à 2024, le MR n’acceptera rien d’irrémédiable empêchant la prolongation de trois réacteurs supplémentaires (Doel 1, Doel 2 et Tihange 1, NdlR). Il faut que l’on ne prenne aucun engagement sous cette législature par rapport à un futur démantèlement, il s’agit de ne rien préparer qui irait dans ce sens.

Prolonger Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 pour faire face aux prochains hivers? Pas gagné…

L’idée des libéraux, déjà exprimée dans la presse, est de garder la porte ouverte en vue d’un maintien en activité de cinq réacteurs au total (seuls deux, Doel 4 et Tihange 3, ont été prolongés). À ce stade, cette piste n’a d’ailleurs pas été écartée par le gouvernement De Croo.

« Abroger la loi de sortie du nucléaire »

Dans le même esprit, Georges-Louis Bouchez compte mettre sur la table des négociations pour un futur gouvernement l’ampleur des investissements dans le “nucléaire du futur”. “L’actuel gouvernement a prévu 100 millions d’euros pour la recherche sur les SMR (petits réacteurs modulaires) mais c’est un budget beaucoup trop faible pour ce secteur. Il faudra également prévoir de travailler avec des partenaires privés et, pour cela, il sera nécessaire d’abroger la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire.”