Belgique

Elections 2024 : De Croo refuse le débat institutionnel de la N-VA

Cette réception de Nouvel An se déroulait à moins de cinq mois des élections fédérales, régionales et européennes, alors que le parti du Premier ministre se trouve sur la défensive. Dans un sondage publié à la mi-décembre, les libéraux flamands étaient classés à la dernière place des partis en Flandre, avec 7,1% des intentions de vote.

Le président du parti, Tom Ongena, a toutefois indiqué dans son discours qu’il ne désespérait pas de faire mieux. « Dans les semaines et les mois à venir, nous nous lancerons dans la bataille électorale la tête haute et avec pleine conviction, pour convaincre les nombreux électeurs qui n’ont pas encore pris leur décision », a-t-il affirmé lundi.

M. Ongena souhaite convaincre ces électeurs indécis grâce au bilan libéral de ces dernières années. Il a salué l’action de M. De Croo, sous la direction duquel notre pays « est l’un des rares pays européens à être sortis plus fort de la crise énergétique ». Il a aussi évoqué l’expansion des « flexi-jobs » et l’introduction de la prime flamande à l’emploi, le « jobbonus ». « Nous, les libéraux, avons fait la différence. L’Open Vld peut donc « aller vers l’électeur la tête haute », a-t-il ajouté.

Et ces élections seront cruciales, a prévenu le président libéral. La prospérité et la liberté sont en jeu, a-t-il souligné, se raillant les socialistes et les communistes, « qui bloquent les réformes nécessaires » et des « partis verts, qui sont de plus en plus attirés par la folie de la décroissance ».

M. Ongena a également qualifié de « jeu irréaliste » la proposition du président de la N-VA, Bart De Wever, qui souhaite la formation rapide d’une sorte de cabinet d’affaires après les élections; en prévision de réformes plus importantes, notamment institutionnelles.

Les libéraux flamands passeront leur tour face à des « aventures institutionnelles » après les élections du 9 juin, a confirmé M. De Croo devant un public conquis. Ces derniers mois, le Premier ministre s’est souvent présenté, ainsi que son parti, comme étant à l’opposé des positions défendues par les nationalistes flamands de la N-VA.

Il a maintenu ce point de vue lundi soir. Alors que M. De Wever ne jure que par la mise sur pied du confédéralisme pour la Belgique, M. De Croo a assuré que libéraux passent leur tour pour « des aventures institutionnelles avec notre avenir ». « Ne nous perdons pas dans des discussions interminables sur une énième réforme de l’Etat. C’est une perte d’énergie et de prospérité., a dit M. De Croo.

La N-VA menace de former un gouvernement avec le Vlaams Belang si elle est encore exclue du pouvoir fédéral

L’Open Vld souhaite rendre le pays plus efficace, avec « moins de gouvernement, moins d’administration et moins de tracas ». « Mais pas si l’intention est de permettre réformer notre pays une énième fois. Pour diviser les choses, il faut s’adresser aux magiciens », a-t-il lancé.

Sans évoquer ses propres ambitions – comme continuer à occuper le Seize rue de la Loi -, il a souligné que le gouvernement fédéral qu’il dirige a créé 300.000 emplois en temps de crise, que la croissance économique belge est le double de celle de la zone euro et qu’il a aidé la classe moyenne lors des crises sanitaire et de l’énergie « bien mieux que (ce qui s’est fait) dans le reste de l’Europe ».

Un responsable de l’Open Vld particulièrement applaudi lundi soir a été le récent ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, devenu l’un des hommes forts des libéraux à Anvers.