Belgique

Élargissement du Ring nord de Bruxelles: “On n’est pas loin d’un accord avec la Flandre”

Il s’agit d’une reconstruction totale du Ring autour de Bruxelles, dans la partie nord”, précise Marijn Struyf, porte-parole de Werkvennootschap, l’organisation flamande responsable du réaménagement du Ring. Le gouvernement flamand table sur une obtention des permis en 2024 et en 2024 et espère pouvoir désigner un entrepreneur pour commencer les travaux dans la zone de Zaventem “à la fin de l’année 2025.” Il se heurte toutefois, et depuis des années, au refus de la Région Bruxelles-Capitale d’accepter l’élargissement du ring.

« Le projet pour le Ring s’inscrit dans une vision flamande qui vise à restreindre les accès à Bruxelles”

Mais les lignes sont en train de bouger.

guillement

« Le projet actuel est une très bonne base de départ. On peut demander plus. Mais on n’est pas loin d’un accord. »

Le projet a beaucoup évolué, et dans le bon sens, même si on peut encore discuter et l’améliorer, souligne Pascal Smet (Vooruit), secrétaire d’État bruxellois à l’Urbanisme, qui ne s’était pas encore positionné publiquement en faveur du projet. Le projet actuel est une très bonne base de départ. On peut demander plus. Mais on n’est pas loin d’un accord.”

Le nouveau projet prévoit en effet un investissement d’un milliard d’euros dans des infrastructures alternatives pour les voitures et les cyclistes mais aussi 500 millions d’euros dans des mesures d’amélioration de la qualité de vie.

”Nous voulons un ring qui fonctionne bien car cela veut dire moins de trafic de transit dans Bruxelles, ajoute Pascal Smet, ancien ministre bruxellois de la Mobilité. Le projet flamand initial n’était pas bon. Mais ils ont écouté les demandes bruxelloises. Sven Gatz (Open VLD, ministre bruxellois des finances) est aussi d’accord avec nous. Quelque 130 kilomètres de pistes cyclables ont été intégrés au projet, mais aussi des lignes de trams supplémentaires, un écoduc pour le passage des animaux, une limitation de la vitesse à 100 km/h ainsi que la préservation du bois du Laerbeek.

Le projet de De Werkvennootschap prévoit en effet l’ajout de deux grands ponts paysagers (écoducs) aux bois de Laerbeek, censé, selon l’agence, “permettre d’étendre le bois.” Cela ne convainc cependant pas la commune de Jette, qui craint l’augmentation de la pression sur “cet écrin de biodiversité” classé Natura 2000.

Deux by-pass sur le Ring

Sept scénarios d’aménagement du Ring avaient été initialement étudiés. Une solution ressort aujourd’hui des discussions. Elle prévoit de créer deux projets de voie parallèle une sorte de by-pass sur le Ring nord, afin d’éviter aux automobilistes de s’engouffrer sur le Ring pour quelques centaines de mètres.

Le premier by-pass serait installé dans la zone de Zaventem, entre Woluwe-Saint-Etienne et l’échangeur de Machelen avec l’E19, pour assurer la séparation du trafic local et du trafic de transit.

Le second projet de by-pass est prévu entre l’échangeur de Grand-Bigard avec l’E40 et la sortie d’Asse avec la N9.

Le projet actuel prévoit toujours la suppression de la sortie Wemmel (n°8). Une quatrième voie de circulation serait ajoutée à Wemmel.

Il faudra toutefois composer avec le refus des écologistes, mais aussi notamment de certains bourgmestres. Le 14 avril, dans De Morgen, Elke Van den Brandt (Groen), a estimé que l’élargissement de ring serait “une erreur historique, qui aura de graves conséquences pour les Bruxellois et la périphérie”, soulignant que, à certains endroits, et sur une dizaine de kilomètres, le nombre de voies “passera de trois à quatre, dans les deux sens.”

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« On ne peut pas s’opposer à ce projet pour le Ring simplement par dogme ou par symbole”

La prise de position n’engage toutefois pas le gouvernement bruxellois, comme nous le confirme le cabinet de Rudi Vervoort (PS), ministre-Président bruxellois.

”On ne peut pas s’opposer à ce projet simplement par dogme ou par symbole”, ajoute Pascal Smet.

La prise de position d’Elke Van den Brandt a d’ailleurs provoqué un vif débat au sein du Parlement flamand, mercredi dernier, qui a opposé des élus de Groen, contre tout élargissement, à Vooruit, la N-VA et l’Open VLD, favorables au projet.

Vervoort veut “une réduction du trafic dans Bruxelles”

La position du PS, premier parti bruxellois, pourrait être décisive, alors que le gouvernement bruxellois ne s’est pas encore positionné. “Nos administrations doivent encore instruire le dossier”, a indiqué Rudi Vervoort vendredi, répondant à Cieltje Van Achter (N-VA) et rappelant les contours de son accord de gouvernement. “D’abord, nous estimons qu’une simple augmentation de la capacité routière du Ring n’est pas opportune : nous souhaitons que l’avenir du Ring soit intégré dans une vision plus large, intégrant notamment les transports publics, le vélo ainsi que les parkings de transit. Nous souhaitons également que le réaménagement du Ring ait pour effet de réduire le trafic en Région bruxelloise en jouant un rôle de rocade pour des trajets routiers qui transitent inutilement à travers le territoire bruxellois. Il nous appartient à présent d’analyser le projet flamand et de voir précisément comment il répond à nos demandes.”

Du soutien au projet flamand au sein du gouvernement bruxellois

Le PS, s’il ne dévoile pas ses cartes, ne rejette rien a priori. Il apparaît désormais clair que le projet d’optimalisation du Ring pourra compter sur le soutien de l’Open VLD et de Vooruit à l’intérieur du gouvernement bruxellois, face au blocage des verts.

Avec, au sortir des élections de 2024, un grand accord entre Bruxelles et la Flandre ? Il faut s’attendre, au minimum, à des négociations ardues.