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« La Liga a un problème », « S’il sort du terrain, je sors aussi »: Ancelotti, Courtois et le Real en colère après les insultes racistes contre Vinicius

Durant tout le match, le public du stade Mestalla a insulté le joueur brésilien. Des doutes subsistent sur la teneur des insultes: Ancelotti a entendu le stade crier « mono », soit « singe » en espagnol, mais un journaliste lui a précisé en conférence de presse que les spectateurs criaient en fait « tonto », qui signifie « imbécile ».

Une explication qui n’a pas convaincu Ancelotti. « Pourquoi pensez-vous que l’arbitre a interrompu le match ? Parce que le public criait +imbécile+ à Vinicius ? Non. L’arbitre a interrompu le match parce qu’il a ouvert le protocole de racisme », a soutenu l’Italien.

Autour de la 70e minute de jeu, Vinicius a pointé du doigt un supporter, puis les joueurs sont allés rapporter les faits à l’arbitre.

« C’est la Liga »

« Je lui ai demandé (à Vinicius, NDLR) s’il voulait continuer à jouer, et il voulait continuer. L’arbitre m’a dit qu’il devait aussi continuer, qu’il allait appliquer le protocole si cela se reproduisait. Mais cela s’est reproduit, parce que quand il l’a expulsé sur carton rouge, tout le stade s’est mis à chanter « singe, singe »… Cela ne peut pas continuer… Je suis très triste », a regretté le technicien italien.

Une échauffourée entre l’attaquant brésilien et Hugo Duro a conduit à l’expulsion de « Vini » à la 90e+7, mais l’arbitre a décidé de ne pas sanctionner Duro.

« Ce qu’ont gagné les racistes, c’est mon expulsion. Ce n’est pas du foot. C’est la Liga », a réagi Vinicius sur Instagram après le match. « Ce n’était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga. (…) Je suis vraiment triste. Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes », a regretté le jeune joueur brésilien.

Le président brésilien Luis Inazio Lula da Silva a lui aussi condamné le « racisme » contre Vinicius. « Il a été attaqué. On l’a traité de singe », s’est-il indigné pendant une conférence de presse à Hiroshima (Japon). « Il n’est pas possible, en plein XXIème siècle, d’avoir des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football », a-t-il ajouté.

« Acte isolé » ?

L’international brésilien Richarlison, la légende à la retraite Ronaldo et l’icône de la musique Gilberto Gil ont également exprimé, sur les réseaux sociaux, leur solidarité à l’égard de Vinicius.

Dans un communiqué diffusé après le match, le Valence CF a dit « condamner publiquement toute sorte d’insulte, d’attaque ou de mépris », et « regrette les faits survenus » dimanche, évoquant toutefois un « acte isolé ».

« Le club est en train d’enquêter sur les faits qui se sont déroulés et prendra les mesures les plus sévères », a assuré Valence dans son communiqué.

« Dans tous les stades d’Espagne, les gens manquent de respect à Vinicius de manière continue », a déploré Dani Ceballos sur Movistar au coup de sifflet final.

« Si ‘Vini’ avait dit ‘je quitte le terrain’, je serais parti avec lui. C’est quelque chose que l’on ne peut pas tolérer », a abondé Thibaut Courtois, qui a d’ailleurs entendu « des cris de singe autour de la 20e minute ».

« Il y a déjà eu des plaintes, mais qu’est-ce que ça a donné ? Rien du tout. La seule et unique solution, c’est d’arrêter le match », a conclu Ancelotti.